N°65 - Marché / Protéines Un marché en croissance continue enzymatiques puis fermentation, à destination du marché de l’aquaculture principalement puis à terme Le marché mondial des matières protéiques végé- du petfood. Une unité de démonstration est en cours tales est estimé à 9,8 milliards d’euros en 2018 etde construction dans les Vosges. devrait progresser de 5,5 % par an pour atteindre 11 milliards d’euros en 2020 (Source: Xer Research).Une filière française Les protéines de soja dominent le marché (7 mil- en cours de structuration liards d’euros en 2018) suivies par le gluten de blé (2 milliards d’euros). Le marché des protéines de La lière française des protéines végétales, consi- pois, porté par les efforts d’innovations et d’inves-dérée comme stratégique par l’Etat, se structure tissement de Roquette (Cf. encadré), Nutri-Pea et autour du consortium «Protéines France» (2016) de Cosucra Group Warcoing, qui se partagent 50 composé de 18 membres issus de l’ensemble de la % des revenus en 2015, devrait atteindre 100 mil- chaine de valeuret rassemblant des agroindustriels lions d’euros en 2020. Les autres sources protéiques(Roquette, Avril, Chamtor, Lesaffre, Nutrition&Santé, n’en sont pas encore au même stade d’avancement. Triballat Noyal…), des producteurs et coopératives Alors que le pois, la fève, le lupin sont des sourcesagricoles (Téréos, Terrena, Vivescia, Limagrain, protéiques en croissance et de plus en plus utili-Ynsect…) et des plateformes scienti ques et tech- sées en tant qu’ingrédient, notamment en France nologiques (Inra, Improve, Olmix). Son objectif est (Cf. encadré), les protéines d’insectes et d’alguesde «faire de la France un leadermondial des pro- cherchent encore les moyens de réduire leurs coûts téines», notamment dans le domaine des protéines de production – notamment en utilisant des copro-végétales et alternatives a n de «devenir plus com- duits (Cf. encadré). Cependant, cette belle crois-pétitif sur le marché mondial et se libérer de la dépen- sance devrait générer de véritables opportunités dedance Européenne auximportations» (Cf. Interview développement pour d’autres sources de protéines Antoine Peeters). Pour cela, un effort de recherche végétales dont le coût de production pourrait êtreest encore nécessaire. La plateforme technologique 010 moindre. Il s’agit de sourcesriches en lipides (noix,européenne Improve est justement dédiée à la valo- arachide, colza, ….) permettant à la fois la valorisa-risation de ces protéines du futur (Cf. Interview Denis tionde l’huile et de la fraction protéique issue desChéreau).■ tourteaux comme le groupe Avril l’envisage (Cf. adré). Mais aussi de sou (1)ING International Survey- The protein shift: Will Euro- enc rces riches en amidon peans change their diet ? Décembre 2017. Enquête (pomme de terre, manioc...) dont la teneur en pro-réalisée auprès de 13000 européens de plus de 18 téines est certes faible mais les volumes produitsans dans 13 pays européens en juin 2017. trèsimportants (Avebe). Ou encore, des sources (2)Nielsen Product Insider, powered by Label Insight, 52 weeks habituellement non utiliséesen alimentaire comme ended July 8, 2017 (U.S.) Nielsen MarketTrack, National All Channels, 52 weeks ended April 29, 2017 (Canada https://www. lesrésidus de l’industrie forestière. Arbiom, société nielsen.com/us/en/insights/news/2017/plant-based-proteins-are- de biotechnologie spécialisée dans le fractionne- gaining-dollar-share-among-north-americans.html et Nielsen Product Insider, powered by Label Insight, 52 weeks ended June ment de la biomasse explorecette source végétale 9, 2018 https://www.nielsen.com/us/en/insights/news/2018/ pour produire des protéines par procédés chimiques, protein-consumers-want-it-but-dont-understand-it.html PROTÉINES VÉGÉTALES: LA NOUVELLE PRIORITÉ DU GROUPE AVRIL Jusqu’à présent, le tourteau, autre produit de trituration des graines de colza et de tournesol, riche en protéines et en fi bres, était peu valorisé et seulement destiné aux animaux d’élevage. Il est aujourd’hui au cœur de la recherche du Groupe Avril. Son ambition est de devenir le premier producteur européen de protéines d’oléo- protéagineux et de développer une offre d’ingrédients à forte valeur ajoutée. Ce projet devrait aboutir à la commercialisation de concentrats, d’isolats et d’hydrolysats de protéines de colza et de tournesol à destination de la nutrition humaine, animale et de la chimie du renouvelable. ■ / Octobre - Novembre - Décembre 2018 / N°65 / L’Actualité des Ingrédients Fonctionnels & Santé