Boussoles elles & eux Il est l’un des rares auteurs salués par le festival de Cannes tant pour son œuvre de fiction que pour ses documentaires. À l’occasion de son dernier long métrage, Rithy Panh, cinéaste franco-cambodgien, pose la caméra pour raconter ses inspirations et sa quête obstinée de poésie. PROPOS RECUEILLIS PAR Léa OutierPHOTO Kourtney Roy Sépance derose i ls’excuse de son retard, ralenti par un pas prudent : laveille son pied a buté, il avait l’œil distrait face auxscintillements du Louvre noctambule. Car sous sonchapeau, Rithy Panh est de ceux qui observent,guettent les signes modelant dans un même tour deA way with words Rithy Panh, honored by the Cannes FilmFestival for both his feature films and documentaries, discusseshis sources of inspiration and his constant quest for poetry.He walks in gingerly, apologizing for arriving late: he had potier la beauté et la rugosité du monde. Le réalisateur franco-stumbled and bruised his foot the day before, distracted by the cambodgien, reconnu pour son inlassable travail sur l’histoireshimmering lights of the Louvre at night. Rithy Panh is one of de son pays natal, vient de livrer un nouveau documentaire,those people who observe, keep an eye out for signs shaping the le plus intime, Les Tombeaux sans noms. «Cinéaste avant tout»,beauty and brutality of the world on the same potter’s wheel. The formé à l’Idhec (aujourd’hui la Fémis), multirécompensé,Franco-Cambodian director, acclaimed for his tireless work on the il se révèle hors caméra un lecteur infatigable, un créateur avidehistory of his natal country, has just released a new, more intimate de poésie dans les moindres détails. documentary. A “filmmaker, first and foremost,” he studied at the Institut des Hautes Études Cinématographiques in Paris (now La Fémis), has received multiple awards, reads constantly when not filming and is an artist who devours every aspect of poetry. 52