Correspondances en 10 raisons 7. La Fleur de mon secret «Les fleurs et moi, c’est une longue histoire… Je ne comprends pas comment la méchanceté peut subsister face à tant de beauté et de grâce éphémère. J’avais pour habitude d’apporter des fleurs –et aussi des petits gâteaux – à Azzedine Alaïa lorsque je lui rendais visite. Parce que les fleurs de Paris ont cette particularité d’être à la fois magnifiques et variées. Les Parisiens en consom- ment énormément, pour animer leur maison et peut-être compen- ser le caractère gris de la ville. Paris, avouons-le, c’est une cité de gris. Mais avec beaucoup de tona- lités… Bien plus de 50 nuances ! Je me souviendrai toujours du fleuriste en face de la maison de mes chers Gavras, chez qui j’ai vécu pour un tournage. Il vendait des pivoines couleur cyclamen qui venaient de Nouvelle-Zélande. Tellement parfaites, elles avaient voyagé en business class ! Les pivoines, c’est mon péché mignon. Même les roses en sont jalouses, vous ne trouvez pas ?» The Flower of My Secret “Flowers and I go back a long way. I don’t understand how malice can survive in the face of so much beauty and fleeting grace. Whenever I visited him, I used to give Azzedine Alaïa flowers, as well as little cakes. The flowers in Paris are unusual in that they are both magnificent and varied. Parisians buy them in quantity to brighten up their homes and maybe to compensate for the grayness of the city. Paris, it must be said, is a gray city, but with lots of shades—more than 50 nuances. I’ll never forget the florist opposite my dear Gavras’s home, where I stayed during a film shoot once. He sold cyclamen-colored peonies that came from New Zealand. They were so perfect, they flew business. Peonies are my little indulgence. Even roses seem to be jealous of them.” 108