Billet d’humeur Un été chez Yaya TEXTE Pierre-Julien et Grégory Chantzios Pour nous, l’été, c’est la Grèce. Chaque année mi-juillet, c’est le même rituel. Valises prêtes, direction Athènes. À peine atterri, s’enchaîne un périple de quatre heures à travers les montagnes du Péloponnèse. Enfin, nous voilà arrivés, au milieu des champs d’oliviers, dans le village de Néochori-Ithomi, celui de notre famille. Le bonheur d’être enfin de retour au village et de retrouver notre Yaya (Mamie, en grec). Ça, c’était notre enfance… Yaya Éléni, c’était un peu le pilier de la famille. C’est elle qui nous a transmis le goût de la cuisine et des bons produits. C’est pour elle que l’on a décidé de reprendre l’oliveraie familiale, celle de notre huile d’olive Kalios. C’est aussi pour Yaya que l’on a ouvert deux restaurants portant son nom, chez nous, en France. Yaya cuisinait comme personne. Son instrument secret, c’était sa râpe. Une râpe qu’elle utilisait pour tous ses plats ! D’une simple sauce tomate à l’huile d’olive et basilic, au tzatziki avec les concombres du jardin fraîchement râpés, en passant par notre recette préférée : le coq aux olives Kalamata en sauce tomate, toujours parsemé de fromage de brebis râpé... Difficile de l’oublier tellement il était bon ! Bien plus qu’un plat, c’était un rituel qui marquait notre arrivée au village, autour d’une grande tablée. Aujourd’hui, il ne se passe pas trois mois sans que l’on aille en Grèce. L’inévitable récolte des olives en novembre, les fêtes de fin d’année, la Pâque grecque, l’été avec les amis français. La Grèce au village c’est un vrai moment de partage, un moment hors du temps, pendant lequel se mélangent souvenirs d’enfance et envie de transmettre. Ces levers de soleil au milieu des champs d’oliviers, ces tables à n’en plus finir, l’huile d’olive qui coule à flots, c’est sûr, le Péloponnèse, on ne s’en lassera jamais… 23