Des pots de Gargantua jalonnent les ruelles de Bari Vecchia, des pots de cactées luxuriantes, de tamaris en fleurs. L’art du décor s’impose dans les sites les plus incongrus. Gargantuan pots line the sidestreets of Bari Vecchia, overflowing with lush cacti and tamarisk in bloom. The art of decorating is everywhere, even in the most unexpected places. Illusion Damier Bari n’est pas Bari. Avant le départ, les mots-clés «Bari + Bari, finalement, c’est simple : adossée à la mer Adriatique images» cherchés sur internet nous avaient promis un paysage et aux remparts, la vieille ville, Bari Vecchia, puis, au-delà enchanteur ; des maisons blanches posées en équilibre sur un du Corso Vittorio Emanuele planté de palmiers et faisant promontoire de roches immaculées, un littoral découpé et, en office de frontière, la ville XIX siècle bâtie par Joachime contrebas des rues hautes, une plage de poche sortie d’un décorMurat (le beau-frère de Napoléon), alors roi de Naples. de cinéma. Cette ville de prestidigitateurs s’appelle PolignanoAu-delà encore, les quartiers contemporains, sans aspérités. a Mare, à une quarantaine de kilomètres au sud de la «vraie» La partie XIX est opulente, les bâtisses en jettent, dont lee Bari, la capitale des Pouilles. Et la vraie, comme souvent quandrenommé Teatro Petruzzelli, couleur ocre vif. Le plan en on compare le rêve à la réalité, semble plus banale. Pas de damier facilite l’orientation, mais les enseignes mondialisées promontoire ni de maisonnettes éblouissantes, une route sans manquent de charme. On revient fissa dans Bari Vecchia. attrait entre l’aéroport et le centre, tout ce qui constitue l’abordBoutiques de primeurs, épicerie du coin, foule d’habitants des agglomérations modernes – ce mélange d’entrepôts, de qui vont aux courses. Ça sonne juste. Et soudain cette boutiques défraîchies, d’arrêts de bus tagués… Mais une fois pancarte devant un bistrot des plus surannés : «We welcome dans Bari, c’est une autre affaire. tourists !» 103