Actif’s Mag : Comment avez-vous géré la fusion des portefeuilles ? Louis Jouffrault : Cela n’a pas été compliqué. Nous avions très peu de clients en commun, dans la mesure où chaque en- tité proposait des prestations et des services différents. Entre les 90 clients actifs de Codilab, et les 70 que comptait Pierre Caron, seuls trois étaient communs. A eux comme à l’ensemble de notre portefeuille, nous apportons des services supplémentaires. Ce UN ACTIONNARIAT STABLE qui est rassurant pour eux. La fusion ne débouche pas sur une addition de clients ou de Eric Terré, propriétaire depuis 2016 de Codilab, chiffre d’affaires, mais sur la proposition de services auxquels ils reste actionnaire majoritaire du laboratoire Nutra n’avaient pas accès. Par exemple, dans des capacités de produc- Skills, aux côtés d’UI gestion via son fonds Cap tion dans un environnement hautement qualitatif auxquelles les Grand Ouest, de Back to Basics (structure d’inves- clients intéressés par l’innovation n’avaient pas accès. Ou inver- tissement du banquier d’affaires Marc O’Neill) et de sement, la production de compléments alimentaires novateurs Frédéric Herlin. Ce dernier appuyé sur ces mêmes venant de notre R&D. De fait, nous permettons à nos clients de fonds avait procédé à la reprise de Pierre Caron en bénéficier de nos atouts en full-service ou de nous solliciter pour avril 2019, auprès de la famille fondatrice. Avant des formulations à façon. de s’investir dans le laboratoire Pierre Caron puis Codilab, Frédéric Herlin a effectué une longue car- Actif’s Mag : Sur quels autres atouts allez-vous vous rière au sein du groupe L’Oréal tant en France qu’à appuyer dans un futur proche ? l’international. Louis Jouffrault : Outre l’innovation, nous avons une forte ca- pacité d’investissement. Nous y consacrons pas moins de 10 % de notre chiffre d’affaires. Entre fin 2020 et début 2021, notre site a accueilli une nouvelle géluleuse et une nouvelle comprimeuse. A STABLE SHAREHOLDER BASE Nous avons aussi investi dans le conditionnement. Nous dispo- sons donc d’un bel outil de production qui fonctionne dans un Eric Terré, owner of Codilab since 2016, remains the cadre tourné vers la qualité. Cet outil nous ouvre un portefeuille majority shareholder of the Nutra Skills laboratory, clients auxquels nous n’avions pas accès jusqu’à présent. alongside UI gestion via its Cap Grand Ouest fund, Les exigences en terme de qualité de nos clients montent. Nous Back to Basics (the investment structure of invest- nous sommes structurés et avons investi pour augmenter le ni- ment banker Marc O’Neill) and Frédéric Herlin. The veau qualitatif de nos productions. latter, supported by these same funds, had taken over Pierre Caron in April 2019 from the founding Actif’s Mag : Avez-vous des velléités de nouvelles family. acquisitions au cours des prochains mois ? Et qu’en est-il Before investing in the Pierre Caron laboratory and de l’export ? then Codilab, Frédéric Herlin had a long career with Frédéric Herlin : La croissance en achetant une entreprise soit the L’Oréal group both in France and internationally. pour son chiffre d’affaires, soit pour s’ouvrir de nouveaux mar- chés ou à de nouvelles technologie, est ce qui a permis de consti- tuer le laboratoire Nutra Skills. Et si des opportunités de crois- sance externe s’offrent à nous, pourquoi pas. Mais ce n’est pas Néanmoins, nous savons tous que le marché de la nutraceu- ma stratégie prioritaire. tique est un marché très « national ». Les marques ont tendance En revanche, l’export représente un courant d’affaires supplé- à travailler avec des sous-traitants qui sont dans le même pays mentaires qui est loin d’être négligeable. Nous recevons chaque qu’elles. Nous avons une carte à jouer en proposant justement ce semaine entre quatre ou cinq demandes de prospects pour déve- qui va nous permettre de nous développer en France : des fonc- lopper avec des produits. tionnalités supplémentaires qui nous permettent de travailler en équipe avec nos clients. Si l’on ajoute la qualité de nos produc- tions, notre respect des règles concourant à la sécurité alimen- 17 M€taire, nous avons de réelles opportunités de croissance à l’export. De fait, je constate que les démarches qualité dans notre métier sont de réels atouts à l’export, même si nous les trouvons contrai- Chiffre d’affaires en 2020 (progression de 20 %) gnantes chaque jour. Au-delà du Made in France, c’est ce cadre qui est porteur à l’international. Et c’est lui qui va nous permettre + 15 % de nous développer en dehors de nos frontières. • Propos reccueillis par Philippe Millet Perspectives de croissance en 2021 #76 - 561 -GAM s’fitcA