Prêts au décollage Attendu depuis quatre ans, le premier album de Parcels, jeunes Australiens chéris des scènes européennes, sort enfin. Un son électro rétro de haut vol. TEXTE Christophe Conte ue ce magazine vienne à leur rencontre on les désigne déjà comme l’une des les remplit de joie. Sur la pochette de machines à tubes les plus redoutables de leur premier album, les cinq Austra- la décennie, les titres de leurs chansons liens de Parcels posent en effet sur étant reconnaissables visuellement à leur la passerelle d’un avion, et tous les absence d’espace – «Comedown», «Wit- singles parus depuis le printemps horwithout», «Bemyself» – alors que étaient accompagnés d’une ima- leur son, lui, n’en manque pas. C’est fina- gerie rétro de valises empilées et lement à Berlin qu’ils ont posé leurs d’intérieurs de cabine. «C’était valises – «pour des questions financières, la meilleure façon d’illustrer et aussi parce que c’est la ville possédant ce qu’aura été la vie du groupe l’énergie qui nous propulse le mieux», depuis quatre ans», avance dixit le clavier, Louie Swain. Parcels Jules Crommelin, guitariste s’est attelé pendant plusieurs mois à et commandant de bord de ce premier album attendu au tournant, cette embarcation partie de Byron car malgré sa jeunesse, le groupe risquait Bay en 2014, et qui a depuis fait de sortir des radars pour avoir trop plusieurs fois le tour du monde. longtemps retardé son décollage. «On a À l’origine, ce sont 5 gamins qui conscience d’avoir été brutalement fréquentent le même lycée et exposés à la lumière. Au risque de lasser écoutent les mêmes disques, pio- ceux qui nous suivent depuis quatre ans, chés dans la discothèque de leurs analyse Crommelin, il nous fallait encore parents. Obsédés notamment par beaucoup de travail pour faire l’album Steely Dan, duo de New York migré à dont on rêvait.» Intitulée sobrement Los Angeles et qui façonnera une partie Parcels, cette imparable collection de du son pop et funky californien des 11 chansons en ébullition, accompagnée années 1970, ces ados qui taquinent d’un générique de fin récité par aussi le surf font glisser ces influences le rappeur berlinois Dean Dawson, vintage vers la modernité électro, dans remet à l’évidence le groupe au centre le sillage de Daft Punk et de Phoenix. de la piste, et pas seulement de la piste de La France est d’ailleurs le premier pays danse. Leurs harmonies solaires façon à apprécier ce vent de fraîcheur australe Beach Boys, leurs guitares à la Chic et et à dévoiler leur répertoire effervescent,leurs claviers tout droit sortis du Yacht via le très pointu label Kitsuné, qui les Rock cossu des années 1970 sonnent connecte avec leurs héros. «L’album paradoxalement comme la parfaite Random Access Memories de Daft Punk bande-son des voyages contemporains. est une matrice pour nous, explique Immobiles ou en plein vol. le bassiste, Noah Hill. Quant à Phoenix, c’était tout simplement notre modèle AGENDA lorsque l’on a formé le groupe.» À la CONCERTS EN DÉCEMBRE Lausanne (1.12), vitesse du son et comme par une étrange Zurich (2.12), Milan (4.12), magie des fuseaux horaires, Parcels se Stuttgart (5.12), Wiesbaden (6.12), Prague retrouve en studio avec les robots aux (7.12), Vienne (9.12), Munich (10.12), mains d’argent pour produire leur single Dresde (11.12) et Berlin (12.12). «Overnight», sorti en 2017, et sur scène EN JANVIER En Australie, au Japon en première partie de Phoenix. Ils ont et en Corée du Sud. à peine franchi la vingtaine et pourtant EN FÉVRIER Aux États-Unis et au Canada. 79