Correspondances carte blanche dans le ciel, un terrain de foot désert, Jour 16. Jeri ça compte à ce point, de capturer la vie une vache en travers du chemin. Il y a ça. Ce soir faire partie des gens sur la dune. en image. Je n’ai pas de réponse. Ambiance de fin de feu d’artifice une fois Jour 14. Atins que le soleil a disparu, la foule redescend Jour 18. Jeri. Départ vers les dunes du parc des Lençóis sous la lune. Palmiers dessinés dans la Le jour, on voit des hippocampes, des Maranhenses, la voiture monte pour lumière rose. Sur le trajet du retour, dizaines de crabes dans la mangrove et un les franchir et là c’est fou. La journée Virginie me parle du livre qu’elle vient de cochon traversant le restaurant en s’em- entière se déroulera dans ce paysage de terminer. Ces lettres de Pierre Bergé adres- portant une noix de coco mine de rien. science-fiction. Personne sous les yeux. sées à Yves Saint Laurent après sa dispari- Le soir, il y a un enchaînement caïpirinha Nager dans l’eau des nappes phréa- tion. Cette vie-là, merveilleuse et infernale ananas, bananes flambées. Fatal. tiques, si pure, aucune trace de sel, ouvrir aux côtés d’un homme tourmenté. Et c’est On se croirait en vacances. les yeux sous l’eau, aller d’une dune à fort de l’entendre raconter cela en mar- une autre. S’asseoir pour voir le soleil chant sur le sable, dans l’obscurité au mi- Jour 19. Jeri–Fortaleza–Lisbonne– disparaître. Lumière irréelle dans les lieu des maisons, avec les garçons derrière. Paris minutes qui suivent. Comme une vie sur Long trajet à venir pour rejoindre Forta- Mars. Émotion aux larmes en repartant Jour 17. Jeri leza. J’ai fait une playlist pour la route. sur les routes dans la presque nuit, les Journée avec un guide qui nous emmène Avant de partir, le chauffeur traduit une garçons avec leur paréo sur les épaules dans différents lieux touristiques. On question avec son iPhone. Il nous tend et croquant dans des biscuits à l’arrière sent qu’on est vraiment là où les l’écran : «Avez-vous aimé Jeri ?» Der- du van rouillé. Brésiliens rêvent d’aller. Les vendeurs niers bus scolaires devant nous remplis de perches à selfie passent et repassent. de garçons en uniforme, dernière lumière Jour 15. Atins–Jeri Je promène dans une poche étanche de orange du soir, dernière lune au-dessus Journée de trajet. On traverse à l’infini mon sac à dos les minuscules cartes des chevaux, derniers échangeurs et ré- des villages qui donnent chaque fois mémoires contenant les films et les verbères. Bientôt des gens qui font la fête envie de s’arrêter faire des photos. photographies du voyage, impossible de dans un village, des scooters, des voitures C’est l’avantage de l’avion, on ne se rend les laisser à l’hôtel, besoin de les avoir sans phare, des bébés de trois mois sur pas compte de tout ce que l’on rate. avec moi. Je repense à cet autre voyage, des motos. La nuit. La nuit du Nordeste. Jericoacoara en vue, silhouettes des gens il y a quatre ans, sur la fin je traînais La playlist joue «Last Night I Dreamt par centaines en haut de la dune. Jeri, partout les 60 pellicules argentiques That Somebody Loved Me». Demain ce dernière étape du voyage. du voyage. Je me demande pourquoi sera Paris. Demain. Seulement demain. 156 .htlaeh ruoy ot lufmrah si esuba lohoclA .noitaredom ni knirD .noitarédom ceva zemmosnoc ,étnas al ruop xueregnad tse loocla’d suba’L