que j’aurais dû me raser avant de venir Jour 9. Pipa Jour 12. Pipa–São Luís pour que le masque adhère mieux. En Un Français présent dans l’hôtel parle Virginie apprend le sens du mot «déla- plus il galère à trouver les tortues et nous avec Virginie : «Votre compagnon, on bré» aux enfants en arrivant à São Luís vend une langouste qu’on voit moins bien doit tout le temps lui dire qu’il ressemble dans le quartier de notre hôtel. Le taxi que dans l’aquarium d’une poissonnerie à Vincent Delerm.» conduit n’importe comment, au milieu comme si c’était la trouvaille du siècle d’autres voitures qui conduisent n’im- avec le pouce levé dix fois. Je pense ne Jour 10. Pipa porte comment, c’est la règle ici appa- pas être fait pour la plongée sous-marine. Voir des dauphins de très près apparaître remment. Ville à l’abandon, parpaings 3 mètres à gauche, disparaître sous l’eau murant les fenêtres d’anciennes maisons Jour 8. Fernando de Noronha–Recife– et réapparaître 10 mètres plus loin sans coloniales. Des jeunes gens brandissent Natal–Pipa avoir compris. Entendre leur respiration. des pancartes en faveur d’un candidat Aéroport de Natal. File des taxis. Notre Et puis remonter la plage, manger des local, en silence et le visage fermé. chauffeur ne semble pas enchanté de grillades au Garagem, le corps encore Tristesse de São Luís. nous emmener à Praia da Pipa, à deux recouvert de sable, regarder vingt mi- heures de route. Il fait nuit, il est âgé, nutes de Vasco-Fluminense sur un écran, Jour 13. São Luís–Atins il regarde son téléphone en conduisant partir vers une autre plage, écouter de la Il y a un réveil très tôt sans pouvoir se pour prévenir sa femme. Il bâille et se variété rock brésilienne dans la voiture, rendormir. Il y a un chauffeur qui ne dit frotte les yeux. Au bout d’un moment perdre un collier, vouloir photographier pas un mot. Il y a un bateau, seulement je fredonne pour être certain qu’il reste un flamant rose gonflable, voir le soleil pour nous quatre, comme dans un film éveillé.On quitte la grande route. se coucher en buvant du suco de abacaxi d’aventures, sur le fleuve au milieu des Villages traversés dans la nuit noire, au- (ananas), retrouver le collier, faire du arbres. Il y a des éoliennes et les premières cun réverbère, aucune lampe, électricité beach-volley dans le noir, rentrer à Pipa, dunes. À l’arrivée du bateau il y a une absente. Des groupes de gens, partout, dormir. camionnette et cette sorte de paradis réunis devant leurs maisons et parlant qu’est La Ferme de Georges au bout de la dans l’obscurité, ils apparaissent subite- Jour 11. Pipa route. Il y a deux dalmatiens Ipa & Nema. ment dans les phares, sur notre passage. C’est le dernier soir ici, Sacha tente de Il y a pour la première fois un match On sort les valises du coffre et je me battre son record de jonglage de 78 et de ping-pong que je perds contre Sacha demande si le chauffeur va faire les deux Simon fait les cent pas dans l’eau en se sans avoir fait exprès de perdre. Il y a un heures de route en sens inverse pour racontant des choses. Il ressemble à départ pour la plage en fin d’après-midi, dormir près de son épouse. L’homme qui marche de Giacometti. des voiles multicolores de kitesurfeurs 155