Mini gâteaux bretons de Soaz Kervennec, halles de Merville. Mini Breton cakes by Soaz Kervennec, at the Merville covered market. l’atmosphère, et plus encore dans les têtes. La compétition néoclassiques ou régionalistes. Résultat, Lorient est une semble consubstantielle de l’esprit général et les Lorientais étrangeté. Son centre a retrouvé sa taille humaine. Les rues ont tous le cœur au large. Les jeunes repreneurs de la société y sont étroites et semblent avoir des siècles derrière elles. 727 Sailbags produisent ainsi une ligne d’accessoires en Mais les architectures qui les bordent sont toutes siglées 1950 recyclant les toiles des voiles des bateaux de course. Juste à côté,comme le reste de la ville qui fut baptisée «Ville blanche». Pour la conserverie Groix & Nature commercialise ses produits les amoureux de ce style dont le retour en grâce est évident, insulaires, dont le fleuron est une étonnante huile de homard pour les zélateurs de Royan, Le Corbusier, Lurçat et autres à la robe rouge-orangé. Pour épauler ces entreprises, banques sites et créateurs modernes, la visite de Lorient est une fête. et cabinets d’avocats s’installent à leur tour. Partout on se L’église Notre-Dame-de-Victoire de l’architecte Jean-Baptiste lance, on innove, on saute à l’eau. Hourlier vaut à elle seule le détour, avec sa coupole et son extraordinaire architecture de béton, tout comme l’Hôtel de Dans la course du vent Ville rectangulaire du même auteur, minéral et rythmé de Les traversées solitaires, les exploits, les vagues rugissantes fontcolonnes à la De Chirico, ou bien encore le théâtre qui le borde. le quotidien de tous, non seulement des fanatiques des audaces Édifié par Henri Gaudin, ce dernier ressoude les pans urbains sportives, mais encore de leurs proches, voisins, amis. Dans les bureaux du nouveau quartier de La Base et de son extension autour de l’avenue de la Perrière, rares sont les acteurs qui n’ont pas un cousin, un mari, une demi-sœur engagés dans la Route du Rhum, un Vendée Globe ou quelque traversée océanique. Lorient est aujourd’hui un pôle reconnu dans le monde entier pour sa flotte de bateaux de course. Les voiliers de compétition bardés de technologie y relâchent. Les trimarans sont à la fête et la Cité de la voile Éric-Tabarly, dessinée par l’architecte Jacques Ferrier, est une institution. Chacun peut y toucher au plus près l’univers de la mer et tester ses capacités à gréer un navire comme à éviter un porte-conteneurs. Frimas et frissons se mélangent et les récits de naufrages des concur- rents des Fastnet épiques et autres épreuves nautiques bouleversent les visiteurs. Évidemment les Lorientais ont une passion pour la pêche et donc pour les poissons. Avec les langoustines, la spécialité locale, et tous les fruits de mer, ils sont partout, à la carte des nombreux restaurants gastronomiques Ici tout bouge. L’océan et ses étoilés comme aux halles de Merville, joyeux bâtiment aux allures de soucoupe volante ou, marées, le vent qui sans mieux, de galette de sarrasin. Le poisson figure encore sur le blason de l’équipe locale de répit lave le ciel, les hélices des football, le Football Club de Lorient (FCL) né en 1926. Orange et noir, il est orné d’un bateaux qui barattent les flots. merlu. C’est ainsi que l’on appelle les joueurs et il est vrai que ceux-ci, même arrimés au gazon par tous les crampons de leurs chaussures, semblent frétiller comme des poissons dans l’eau. Il faut dire que parfois il pleut sec sur la pelouse, avec ses toitures et ses façades en vagues ondulées. Ailleurs, et le stade du Moustoir prend alors des allures d’aquarium. et par décision municipale, les immeubles ont été conviés à se parer de couleurs. Conséquence, la ville a obtenu en Vague de modernité architecturale 2006 le label Ville d’art et d’histoire. Pour cette cité si jeune, Les immeubles aussi ont des allures de navires. Ils flottent où le vent des souvenirs est chassé par ceux du large, ce en armada. À la différence du Havre qui fut reconstruit n’était pas gagné. L’avenir semble aussi arrimé aux diverses par un seul architecte, Auguste Perret, à la différence encore manifestations qui, à date fixe, viennent mettre le feu aux de Saint-Malo rebâti à l’identique, Lorient fit le pari dès la poudres. Leurs identités sont déjà tout un programme : Libération d’un plan directeur dessiné par Georges Tourry, Festival Interceltique (du 2 au 11 août 2019) avec ses auquel s’adjoindrait une cinquantaine d’architectes. Tous 750 000 visiteurs chaque année et Festival des IndisciplinéEs purent donner libre cours à leurs idées et de cette émulation (en novembre) qui, comme son nom l’indique, a vocation à naquit une floraison de typologies urbaines. Bâtiment courbe secouer l’ordinaire. À Lorient, ville pincée entre la citadelle de dit La Banane, édifice nourri d’ascenseurs et pour cela rebap- Port-Louis et les bunkers de La Base, tout, décidemment, tisé Os à Moelle, ensemble sur pilotis connu sous le nom semble avoir pour destinée de faire des vagues. Ça tangue et ça des Échasses, toutes ces facéties voisinent avec des ensembles secoue, en un mot ça réveille. 121