Miroslava Lazcano dans un chinampa (jardin-îlot) de Xochimilco, délégation sud de Mexico «J’aime beaucoup l’idée d’une femme aussi jeune se battant pour préserver les traditions textiles de son pays. Elle rappelle le rôle important des femmes dans la société mexicaine, qui sont en quelque sorte les gardiennes des valeurs culturelles. Sans vouloir vivre dans un musée, il me semble capital d’intégrer notre mémoire à nos propres visions du présent. Il est important pour moi de relire le passé et d’en faire quelque chose de nouveau, de créer sans oublier d’où je viens. Or certains pays ont complètement perdu ces savoir-faire. Nous devons aussi nous battre, chez Dior, pour trouver en France des personnes encore capables de broder pour nous !» Née en 1986 à Xochimilco. Tisserande et brodeuse, elle s’est fait connaître en devenant la «Plus Belle Fleur» de Mexico (2006), un prix de beauté basé non pas sur le physique, mais sur l’élégance et la culture, et pour lequel les concurrentes doivent entièrement créer leurs atours. Ce prix lui a permis de prendre régulièrement la parole auprès de sa communauté, aux côtés des autres «Fleurs» représentant les 16 délégations de la ville. C’est à travers l’association Trama qu’elle anime des ateliers et enseigne les techniques traditionnelles de tissage et de broderie. Elle collabore régulièrement avec des créateurs de mode mexicains. Chemise en cuir de chèvre noir avec motifs toile de Jouy Singe et Diorodéo peints à la main, jupe en toile de Jouy écru et bordeaux, boucles d’oreilles, Dior. Dans les cheveux : ataderas, rubans traditionnels à motifs perlés, de sa propre création. 175