Frida Escobedo sur l’un de ses chantiers du quartier de Popotla, à Mexico «Que l’on évolue dans la mode ou dans l’architecture, ces univers sont très difficiles pour les femmes, car ils ont été historiquement occupés par des hommes. Mais Frida, malgré sa jeunesse, a su imposer sa vision. Et elle le fait sans se départir de sa féminité. J’aime aussi beaucoup l’usage qu’elle fait de la matière. Dans une veine minimaliste, qui rap- pelle l’épure de Luis Barragán, elle parvient intelligemment à marier le fonctionnel et le décoratif, joue de l’assemblage de briques dont elle a dessiné la forme pour créer des motifs. Elle n’ajoute pas, elle fait en sorte que l’ornement soit au cœur même du bâti. Cette démarche me parle. Il est bien plus facile d’ajouter des fioritures pour faire joli que d’extraire la beauté de l’essentiel. Monsieur Dior n’était pas non plus très sensible au décorum. Il préférait jouer de la coupe pour travailler les pro- portions du vêtement.» Née en 1979 à Mexico. Elle est la plus jeune architecte – et la seconde femme après Zaha Hadid – à avoir été choisie pour concevoir le pavillon de la Serpentine Gallery à Londres (2018). Diplômée de l’université de Mexico et d’Harvard, elle a fondé sa propre agence en 2006 et a représenté le Mexique lors de la Biennale d’architecture de Venise de 2012. Frida Escobedo glane régulièrement des honneurs et des prix, dont le titre de «Voix émergente» décerné par l’Architectural League de New York en 2017, pour sa transformation de l’ancien atelier du peintre David Alfaro Siqueiros en un musée ouvert au public. Veste en coton japonais beige, Dior. Boucle d’oreille personnelle. 173