•Le modèle montre aussi que le taux d’imposition de la plus-value immobilière a un effet positif sur le nombre de résidences secondaires en France : lorsque ce taux aug- mente de 1%, le nombre de résidences secondaires aug- mente de près de 3 800 biens. Cela illustre le phénomène de rétention qui a été évoqué précédemment : lorsque la fiscalité sur les plus-values immobilières devient plus lourde, cela implique le fait que vendre sa résidence secondaire devient plus coûteux pour le propriétaire [si la vente intervient avant la date à partir de laquelle le vendeur peut bénéficier d’une exonération]. Ainsi, cer- tains propriétaires renoncent à vendre leur résidence secondaire, ce qui n’empêche pas d’autres ménages d’acquérir des logements qui deviennent ensuite des ré- sidences secondaires. Par conséquent, mécaniquement, le nombre de résidences secondaires augmente. À noter toutefois que ce résultat est basé sur les observations passées, c’est-à-dire sur la période où le taux d’imposi- tion a fluctué entre 15% et 40,5% au maximum et avec des durées de détention, donnant droit à l’exonération, bien définies. De ce fait, le modèle ne permet pas d’a ffir- En revanche, le taux d’intérêt à long terme, c’est-à-dire mer avec certitude qu’il n’existe pas de taux d’imposition la rémunération de l’argent sur les périodes supérieures de la plus-value qui deviendrait prohibitif et décourage- à un an, a un effet négatif sur le nombre de résidences rait les ménages d’acheter une résidence secondaire. secondaires. Quand le taux long augmente de 1%, le De même, il est impossible de prévoir avec certitude le nombre de résidences secondaires est susceptible de comportement qu’auront les actuels propriétaires de ré- diminuer de plus de 5 000 biens, toutes choses égales sidence secondaire lorsqu’ils s’approcheront de la durée par ailleurs. Ceci est lié au fait que les acquisitions de de détention donnant droit à l’exonération [qui est de 22 résidences secondaires se font souvent via le recours à ans depuis 2013]. un emprunt, qui est généralement à taux fixe en France. Le taux d’intérêt appliqué à ce type d’emprunt dépend, entre autres, du taux d’intérêt à long terme et, lorsque celui-ci est haut, cela implique un coût du crédit plus élevé. Ce mécanisme peut décourager certains ménages d’acquérir une résidence secondaire ou les inciter à re- porter ce projet dans le temps. • La durée moyenne des prêts contractés pour l’achat d’une résidence principale n’a pas d’effet significatif sur le nombre de résidences secondaires. En d’autres termes, jusqu’à présent, l’allongement de la durée des prêts n’a pas freiné la croissance du parc de résidences secondaires. Cela peut s’expliquer par le fait que les ménages qui achètent une résidence secondaire n’ont pas nécessairement dedifficultés à rembourser les deux crédits [celui pour la résidence principale et celui pour la résidence secondaire] ou alors que l’acquisition des rési- dences secondaires survient plus tard dans la vie. ATOUT FRANCE 139 SERIADNOCES SECNEDISÉR SED RUETCES UD RINEVA'L ED NOITASIRANÉCS