« ré-enchanter Le Westminster » tout en préservant son âme a été confiée avec succès à l’architecte d’intérieur Bruno Borrione, ancien collaborateur de Philippe Starck. Ilfaut dire qu’il a fière allure ce mastodonte trônant sur les « Champs-Élysées touquettois » (l’avenue du Verger), avec sa parure de briques roses, son emblématique W, ses bow-windows et sa porte-tambour soigneusement restaurée surmontée d’un nouveau vitrail. Sur la pelouse est exposée une œuvre spectaculaire en lamelles d’aluminium, inspirée de la mythique Ferrari 330 P4 des 24H du Mans de 1967, signée de l’artiste Antoine Dufilho. Son oncle, le comédien Jacques Dufilho, grand collectionneur de Bugatti, a déboulé plus d’une fois au Westminster au volant de l’un de ces bolides. La magie opère aussi dans le hall d’entrée : volumes spacieux ponctués de boiseries majestueuses, ferronneries à motifs géométriques et superbes ascenseurs jumeaux. Sur le côté, le salon de lecture avec sa bibliothèque en trompe-l’œil, ses fauteuils club et son canapé Chesterfield en cuir faisant face à l’immense cheminée, invite à une délicieuse détente. So british, un Afternoon Tea y est proposé tous les jours, accompagné de douceurs concoctées par le chef pâtissier Stéphane Danne, complice du fidèle chef étoilé William Elliott. Ce maestro est aux manettes du restaurant gastronomique Le Pavillon depuis 14 ans ! Partout, moquettes, tissus, mobiliers rendent hommage aux ensem- bliers-décorateurs du XX siècle et des interventions contemporaines see sont glissées dans cet écrin Art déco, comme la fresque très graphique du bar. 104 nouvelles clés - dont 8 suites Junior et une suite - distillent des harmonies de bleu de Prusse, rouge Basque, chêne clair et noyer. Un subtil camaïeu répondant au mix marin et boisé de la commune. Amusant : on retrouve dans chaque chambre une réplique de L’Ours blanc qui a fait la renommée du sculpteur animalier François Pompon dans les années 20. La suite baptisée 007, quant à elle, est un clin d’œil à Sean Connery qui aurait signé au bar le premier contrat de James Restaurant gastronomique Le Pavillon Bond. Précisons que Ian Fleming, le père du fameux agent de Sa Très Gracieuse Majesté, aimait passer ses vacances ici, jouer au golf et au casino. D’ailleurs, dans « Casino Royale », Royale-les-Eaux ressemble à La Table du West s’y méprendre au Touquet. Pour en prendre plein les yeux, il faut s’attarder dans le corridor où sont exposés les portraits dédicacés des célébrités descendues au Westminster. On y croise Édith Piaf venue au Touquet apprendre à nager, l’Aga Khan sortant de l’hippodrome en haut-de-forme et redingote, l’aviatrice Jean Batten surnommée la « Garbo des airs », Jeanne Moreau lors du tournage d’« Ascenseur pour l’échafaud », le général de Gaulle marchant sur le tarmac touquettois, auxquels se sont ajoutés Daniel Balavoine, Philippe Noiret, Daniel Auteuil, ou encore Emmanuel Macron affichant un large sourire. Le Président a célébré son mariage avec Brigitte le 20 octobre 2007 dans le salon feutré Les Ambassadeurs. « Pour l’équipe formidable du Westminster, un souvenir de moments uniques et intenses pour toute notre famille », peut-on lire… C’est sûr qu’il en jette le West et qu’il n’a pas fini d’épater la galerie ! 44 IvoyageDELUXE#88