Rooftop Paradiso UNE TOILE SUR LE TOIT À deux pas de la place de la Nation, le MK2, le seul vrai cinéma de quartier du 12arrondissement (il existe depuis unee centaine d’années), s’est refait une beauté avec, notamment, une somptueuse loge privatisable pouvant accueillir jusqu’à 8 spectateurs. Les frères Nathanaël et Elisha Karmitz, à tête du groupe familial MK2, en ont profité pour construire au-dessus le premier cinéma-hôtel au monde ! Celui-ci déroule 36 clés (dont deux suites) équipées d’un vidéoprojecteur laser, d’un écran de 3 mètres de large, ainsi que d’une tablette tactile donnant accès à une programmation hebdomadaire de films, séries et plateformes de SVOD. Côté déco, sous la houlette d’Alix Thomsen, pas de fioritures, les murs de béton bruts sont juste réchauffés par des affiches cultes, des images et livres de la collection personnelle MK2, des photographies de Ruben Brulat… D’épais rideaux de velours permettent de transformer en un clin d’œil chaque chambre en salle obscure. Amusant, sur les façades aveugles des immeubles d’en face, l’artiste JR a créé des collages monumentaux qui rendent hommage au cinéma muet : « Le Kid » avec Charlie Chaplin et « Monte là-dessus ! » avec Harold Lloyd suspendu aux aiguilles d’une horloge. La botte secrète du Paradiso est son toit-terrasse végétalisé offrant une vue imprenable sur les toits. On y retrouve tout ce qui fait le charme d’un rooftop(transats, bar à cocktails, carte de saison imaginée par Marc Grossman) avec, enprime, dès la nuit tombée, le privilège de pouvoir assister à une projection en plein air tout en picorant des pop-cornbio… Avis aux cinéphiles ! N.F. Rooftop Pley LET’S PLEY… Rue du Faubourg Saint-Honoré, l’hôtel Pley rend hommage à la riche histoire radiophonique du VIII arrondissement qui fute longtemps le siège d’Europe 1 etde RTL. On y découvre, pêle- mêle, des photographies d’archives d’Europe 1, des vieux postes de radio chinés dans toute la France, des affiches publicitaires d’époque, une collection de vinyles que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître (Yves Montand, Sacha Distel, Patrick Juvet), et d’ouvrages éclectiques sur la musique (de « Johnny raconte Hallyday » à « Inventaire de l’Opéra » en passant par Mozart ou Tino Rossi). Sur le mur du lobby est inscrit le premier message transmis via les ondes radio par le Canadien Reginald Aubrey Fessenden : «One, two, three, four, is it snowing, where you are ? »… C’était le 23 décembre 1900 et il neigeait ce jour-là près de Washington. L’hôtel n’étant qu’à quelques enjambées de la salle Pleyel, les mélomanes et musiciens sont aussi comblés avec un studio d’enregistrement situé au sous-sol, équipé d’instruments à l’instar d’une magnifique guitare électrique, ainsi qu’un exceptionnel piano à queue Pleyel de 1903 trônant au bar Pleyground. C’est l’endroit idéal pour siroter un cocktail tout en admirant l’œuvre de l’artiste plasticien Julien Nédélec : elle se déploie sur une dizaine de mètres et représente un dessin technique d’émetteur radio. Autre alternative, grimper sur le splendide rooftop pour prendre l’air du temps autour d’une planche de fromage/charcuterie et d’un verre de rosé… avec la Tour Eiffel en ligne de mire. N.F. Carnet d’adresses p.126 News I 11