LIFESTYLE DESIGN <<< En 2012, le projet initial autour de la laque que vous voulez développer durant votre résidence à la Villa Kujoyama à Kyoto aboutit finalement à une série de dessins… Le dessin est-il la porte d’entrée de vos créations ? Oui. Tout part toujours du dessin. Les esquisses visent à créer des objets, mais parfois, le dessin reste à l’état de dessin. J’avais acheté de l’encre de Chine et des pinceaux, et j’ai commencé à dessiner un paysage théorique de Tokyo : la rivière Kamo, les 5 collines sacrées, un Tori (porte sanctuaire), et ces têtes de singes qui apparaissent le soir aux abords de la Villa... En quelque sorte, vous aimez créer un ordre, mais de manière naturelle, organique... J’ai horreur des choses forcées. Je ne tente pas de reproduire des formes “naturelles”. J’essaye de faire en sorte que ce soit naturel, que l’objet soit là. L’art du placement, créer des espaces entre les choses, c’est quelque chose qui me fascine. Comme au Japon, où l’apparent chaos n’est en fait pas un chaos. Vous avez un rapport aussi très intuitif avec la couleur. La couleur seule n’existe pas, il existe des rapports de couleurs, qui changent selon mes humeurs. Elle permet de lire les volumes, de créer l’harmonie... C’est génial la couleur. De haut en bas et de gauche à droite : Pierre Charpin devant son atelier,à Vitry-sur- Seine. Arabesques, impression de dessin (2018), édition The Wrong Shop London. Corbeille “Cestini”, en acier inox (2011- 2014), édition Alessi. Vase “Série Ecran”, en verre soufflé, collection “Torno Subito” (2000-2001), édition Galerie Kreo.