E N CE MOIS DE DÉCEMBRE, l’animation dansla vieille ville portuaire, classée au patrimoinemondial de l’humanité, bat son plein. Avec sonarchitecture coloniale préservée, Paraty renoueavec la haute saison touristique qui a débuté auBrésil. Dans le centre historique, pas facile d’ar- penter les ruelles et leurs gros pavés. Mal ajustés, les voici rendus glissants par l’averse tombée quelques heures aupa- ravant ou lavés par la mer qui, à chaque marée haute, envahit la ville. Impossible de résister au charme de la cité. Se perdre dans ses venelles piétonnes est certainement la meilleure façon de la découvrir. L’ali- gnement de maisons sans étage ou d’un étage seulement, compose le décor idéal d’un site très prisé depuis une vingtaine d’années, facile d’accès puisqu’à mi-chemin entre São Paulo et Rio. Paraty fut longtemps oubliée après un essor provenant de l’extrac- tion de l’or. Fondée juste avant l’an 1700, elle doit son existence à la découverte du précieux métal dans l’arrière-pays, le Minas Gerais. Ci-dessus et page de droite: The Paraty Suite de la Pousada Devenu port d’embarquement pour les galions qui s’en retournaient Literária, une suite de 180m sur deux niveaux, avec2 accrochage d’œuvres d’art et meubles design. chargés de richesses à la cour royale de Lisbonne. Avec le déclin de Ci-dessus au centre : le restaurant de la Fazenda Bananal l’exploitation aurifère, puis celle de la production du café, la ville prône le concept de farm-to-table et le chef Bertrand s’endormit jusqu’aux années 1950. Avant de connaître un nouvel âge Materne sert une cuisine brésilienne revisitée où les ingrédients bio sont cultivés sur place. d’or lorsqu’elle devint le spot touristique privilégié de la haute sociétéCi-dessous au centre : pour une retraite confidentielle, carioca et pauliste. à quelques encablures de Paraty, la Pousada Literária Elle est aujourd’hui l’une des perles historiques du pays et s’anime propose une échappée dans une autre de ses propriétés, laCasa do Mamanguá, accessible par bateau. à toute heure, vibrante et bohème cité. Au détour d’une ruelle, on Ci-dessous à gauche : la Costa Verde découvre une galerie d’artistes en résidence, une boutique présentant égrène ses îlots sauvages. le meilleur de l’artisanat indien, des échoppes de créateurs de mode, des restaurants où les chefs rivalisent de créativité. A la nuit venue, les terrasses s’animent d’une clientèle locale qui apprécie les balades dans la douceur des soirées. Gardénias et bougainvilliers tapissent les façades blanches aux portes et fenêtres soulignées de couleurs, et derrière lesquelles on devine des jardins secrets, des intérieurs décorés avec goût. Rua do Comércio, une longue façade blanche relevée de gris. Passé le porche de l’entrée, voici la Pousada Literária, un hôtel composé de plusieurs bâtisses à un étage, avec un sublime jardin aux parterres arborés où poussent des orchidées. Superbement réhabilitée par le cabinet d’architecture brésilien Jacobsen Arquitetura, la pousada a su conserver l’âme de ses vieilles pierres, magnifiée par un esprit contemporain épuré. La déco est sobre et chic, avec parures de lit italiennes Lisa Corti, accrochage de photos, œuvres d’art, créations artisanales signées par la designer engagée Monica Carvalho. >>> 214 / AIR FRANCE MADAME