LIFESTYLE BALADE Marrakech se fait une place sur l’échiquier international de l’art contemporain, en devenant la vitrine artistique du continent africain. Par Olivier Reneau Scène marocaine 2 1 MARRAKECH : sa médina, ses souks, la place Jemaa El-Fna… mais pas que. Depuis quelque temps, la Ville rouge livre une image plus contemporaine et s’illustre à travers des événements liés à la création actuelle. L’ouverture en septembre 2017 du musée Yves Saint Laurent a été un marqueur pour signifier le changement de contexte. L’institution s’est d’emblée affichée comme un lieu ouvert à toutes les formes de créations artistiques. Et puis la dynamique a vite pris de l’ampleur avec l’installation, cinq mois plus tard, de la foire d’art contemporain 1-54, au sein de La Mamounia. A l’initiative de sa fondatrice Touria El Glaoui, la manifestation dédiée à l’art du continent africain a misé sur une stratégie très ciblée : à peine 20 galeries pré- sentes durant trois jours dans le cadre prestigieux de l’un des plus beaux hôtels de Marrakech… Forcément, le pari a payé et permis aux marchands comme aux 3 collectionneurs de prendre le temps d’échanger. Mais surtout, la foire a su s’entourer des structures locales. Le MACAAL, musée privé porté par la Fondation Alliances, en a ainsi profité pour être “officiellement” inauguré. A une quinzaine de minutes de la médina, ce musée fait partie intégrante d’un immense complexe résidentiel ouvert à tous ; sur le site, un golf sert même de cadre à un accrochage d’œuvres monumentales. Plus près du centre, c’est dans le Marrrakech moderne, à Guéliz, qu’il faut se rendre si l’on veut acheter de l’art. A la galerie 127, qui mène discrètement mais sûrement un travail de promotion de la photographie contemporaine, ou chez David Bloch, avec des 4 accrochages d’artistes marocains. Pas très loin, à l’ancien comptoir des mines, Hicham Daoudi, fondateur de la maison de vente CMOOA et à l’origine d’une foire d’art en ville en 2010 et 2011, a cette fois-ci créé une galerie digne d’un centre d’art. Le lieu s’étend sur plusieurs niveaux et invite les artistes à s’y investir, souvent par des interventions. Consciente de l’énorme potentiel de la ville, la maison de vente parisienne Art- curial lance durant ces fêtes de fin d’année la première Art Week de Marrakech, là encore en jouant sur la mise en réseau de différents lieux culturels (Voice Gallery, Fondation Montresso…). Et bien sûr, 1-54 a déjà annoncé sa deuxième édition qui se tiendra, toujours dans le cadre de La Mamounia, fin février 2019. Une raison supplé- mentaire d’aller à Marrakech cet hiver. 230 / AIR FRANCE MADAME OPKA ALOHSI © - AMAMMEZ ENANDA – ESSERP SOTOHP