L’offre alimentaire digitale post-covid : Que sont devenus les acteurs émergents ? Par Jilles Jernidier, Consultant Retail Insights des foyers français sont clients de service de vente directe online 4 5 6 7 8 5 6 7 8 9 , % Depuis la crise sanitaire, le e-commercea évolué rapidement pour répondre aux attentes : quick commerce, livraison de repas, de box, de courses collaboratives… Certains acteurs émergents ont atteint leur limite ; d’autres continuent de séduire. Les dépenses des foyers français sur le e-commerce se sont développées de 36% depuis 2019 (total biens physiques hors GSA). La dynamique a été plus forte encore sur les marchés des PGC-FLS et de la restauration avec des dépenses qui ont augmentées de 47% surla même période pour atteindre 6,557 milliards d’€ (PGC-FLS en LAD hors GSA + restauration livrée). Ces deux marchés, qui constituent une porte d’entrée dans le quotidien des Français, ont vu émerger plusieurs modèles online. Le Quick Commerce atteint les limitesde son modèle actuel Parmi ces nouvelles formes d’échange marchand, le quick commerce, plébiscité après la crise, a offert une réponse directe à la demande de livraisons ultra-rapides. Cependant, cette promesse initiale a limité le modèle à des foyers urbains, pressés et ne souhaitant pas se déplacer en magasins, ce qui réduit aussi fortement le nombre de clients potentiels. En juin 2023, 55% des Français ignoraient l’existence de cette solution et seuls 0,9% d’entre eux y ont eu recours (-0,2 point par rapport à mars 2022). À cette première limite, s’ajoutent des enjeux législatifs, qui ont entraîné la requalificationdes dark store en entrepôts, bannis des centres-villes. La question de la rentabilité des Quick Commerçants s’est enfin posée puisque la livraison rapide de paniers de dépannage oude routine implique des surcoûts qui ne permettent pas aux acteurs d’être compétitifs dans un contexte inflationniste. La question de la viabilité du quick commerce est donc posée. Sauf à disparaitre du paysage, la transformation des dark storeen drive piéton pourrait être une option d’autant plus intéressante qu’elle séduit de plus en plus de consommateurs : 6% des Français ont eu recours à un drive piéton, soit deux fois plusqu’il y a 2 ans. Vers plus d’interactions personnelles D’autres acteurs digitaux, en forte croissance pendant la crise sanitaire, ont connu depuis des fortunes diverses. Tour d’horizon de la situation de chacun : • La livraison de box type HelloFreshconnaît un enjeu sur la rétention de ses clients. C’est le concept émergent dont le turnover de clientèle est le plus fort : 7,5% des Français déclarent ne plus être clients, soit deux fois plus qu’en 2021 quand ils ne sont plus que 1,7% à déclarer l’utiliser actuellement. • Les agrégateurs (Uber Eats, Deliveroo) : Après avoir connu un pic durant la crise sanitaire, les dépenses réalisées sur ce canal ont diminué mais restent largement supérieures à 2019. La progression de ces acteurs sur le long terme n’est pas remise en question mais ils devront dynamiser le trafic sur leurs applications via le recrutement et la fréquence afin de solidifier leur croissancesur les PGC FLS. • La livraison de courses collaborative par des particuliers de type Yper. Ce concept encore méconnu du public séduit de plus en plus d’acheteurs : 1,6% des foyers Français déclarent avoir testé cette solution, soit le double par rapport à 2021. • La mise en relation directe avec le producteur (drives fermiers, La Ruche qui dit oui !, AMAP…). Gagnants de la période post-crise, ces acteurs arborent le second meilleur taux de séduction parmi les concepts émergents : 8,9% des Français déclarent être clients, soit 1,1 point de mieux qu’en 2021.