Moins de produits, moins chers, moins frais, moins superflus, moins engagés… L’inflation alimentaire n’est pas sans conséquences. Un vrai risque de précarité alimentaire existe pour certains foyers français. Les achats de produits alimentaires sont touchés de plein fouet par l’inflation qui atteint, selon les dernières mesures, 15% en moyenne. Les consommateurs s’adaptent tandis que la pression prix est de plus en plus forte sur les distributeurs et les industriels.Pour juguler les effets de cette hausse, les Français adoptent de nouveaux réflexes et renoncent à certaines de leurs habitudes. Courses alimentaires :les habitudes changent Les Français ont modifié leurs habitudes de courses alimentaires au jour le jour. Ils se rendent plus souvent en magasin mais réduisent le nombre de produits mis dans le caddie. L’attention portée sur les étiquettes est exacerbée : le couple prix/promotion constitue le premier critère de choix d’un produit devant la santé. Les consommateurs réduisent les coûts en orientant leurs choix de plus en plus clairement vers les marques des distributeurs (MDD), qui gagnent 2,7 points de parts de marché (PDM) sur le 1er semestre. Dans ce contexte, les marques nationales ont du mal à défendre leurs positions face aux paniers anti-inflation mis en place par les enseignes, essentiellement constitués de MDD. Les Français privilégient les enseignes qui proposent des avantages prixou des promotions, favorisant ainsi les achats opportunistes au niveau des marques, des circuits et des enseignes. Se recentrer sur l’essentiel De plus en plus de ménages se privent de certains aliments comme le poisson, la viande ou les fruits et légumes. Les ventes décrochent fortement en volume sur les produits frais traditionnels (-3,8%) et la baisse s’intensifiesur les produits de grande consommation (-4,4%) au 1er semestre 2023. Les achatsse recentrent sur les catégories essentielles et sur les produits du quotidien les moins chers. Les Français cuisinent moins afin d’économiser l’énergie, l’autre variable d’ajustement du budget. Les repas, qui contiennent de moins de moins de protéines animales et se font plus roboratifs – avec plus de féculents notamment –, s’allègent parfois de l’entrée, du fromage ou du dessert. Des achats moins engagés L’arbitrage entre consommation responsable et limitation des dépenses penche en faveur du porte-monnaie. Les offres de transition alimentaire (bio, responsable..) subissent un coup de frein : elles reculent d’un point dans les dépenses des ménages (de 22,3% à 21,2%) au premier semestre 2023. Dans les compromis passés par les consommateurs, les produits santé aux promesses simples comme les produits « Sans », les produits écologiques et locaux trouvent encore leur place. Mais le bio souffre et recule de 14,6% dans les dépenses au premier semestre 2023. L’anti-gaspillage alliant simplicité, économie et écologie reste la solution la plus plébiscitée des Français (48% d’entre eux l’ont adoptée). Plus d’achat plaisir Après le cumul des crises et les mois de restrictions, les Français ressentent le besoinde déconnecter et de se faire plaisir : cette dimension oriente de plus en plus nettementle choix des produits alimentaires (3e critèrede choix derrière le couple prix/promotion et la santé en 2023). Les Loisirs, mais aussi les « voyages dans l’assiette » sont des vecteurs de croissance à explorer et des façons pour les enseignes de se différencier. Si la sobriété s’est imposée, le consommateur pourrait installer une partie de ces nouvelles routines plus durablement à l’avenir. Concilier consommationet restrictions Par Lydia Rabine, Strategic Insight Manager Des achats au jour le jour Les Français vont plus souvent en magasin mais mettent moinsde produits dansle caddie. Des achats au jour le jour Les Français vont plus souvent en magasin mais mettent moinsde produits dansle caddie. La chasse aux meilleurs prix Le poids des offres économiques augmente. La chasse aux meilleurs prix Le poids des offres économiques augmente.