Special report / Dossier INGREDIENTS 111 cosmétiques intègrent les dimen- alpines sur des surfaces allant sions durables, éthiques et sociales de 1000m² à 5hectares», décrit dans leur processus économique. François Paul. Si le bio n’échappe Les acteurs du marché doivent pas à la question du juste prix accepter de payer le prix juste d’une matière première, il incite les afin d’apporter leur soutien aux fournisseurs à davantageacom-c filières et ainsi être en accord pagner les agriculteurs dans lure avec les principes du protocole activité, à l’instar des Laboratoires de Nagoya», soulève Pascal Expanscience au Burkina Faso. Chevalier, directeur général de «Nous avons mis en place un Biocosmethic. «Cette probléma- programme de formation aux tique n’est pas systématiquement bonnes pratiques de récolte de prise en compte par les services l’acacia et du cléome auprès des achats qui, pour certaines marques, communautés locales et fi nançons préfèrent se focaliser sur un prix en partie la certification bio de compétitif sans prendre en compte leurs cultures», explique Angéline les autres dimensions». Des Rocherieux. Juste rémunération des solutions se dessinent pourtant. agriculteurs, formation, soutien des Chez DSM, en travaillant avec une ONG locales et accompagnement coopérative et quelques dizaines des petits producteurs sont autant d’agriculteurs sur de petites de leviers pour s’assurer du bon parcelles dans les Alpes suisses, approvisionnement en matières le groupe a pu mettre en place premières bio, alors que la demande un système unique de revenus: n’est pas près de s’essouf er. Selon «Nous payons nos agriculteurs au les prévisions du groupe Persis- m² cultivé, et non au rendement (au tence Market Research, la cosmé- kilo de matière sèche) comme c’est tique bio qui représentait, en 2017, aujourd’hui couramment le cas. Ce 8,2Mrds€ (+18%) devrait atteindre qui valorise le travail réel fourni les 19Mrds€ en 2024.■ par ces producteurs passion- nés, qui cultivent ces plantes Doria Maïz accordance with the principles of price of a raw material is no the Nagoya protocol,” highlighted less true for the organic sector, Pascal C CEO ofhevalier, it encourages suppliers to better Biocosmethic. “This aspect is not support farmers in their activity, always taken into consideration like Laboratoires Expanscience in by purchasing departments which, Burkina Faso. “We have set up for some brands, prefer to focus on a training programme centred a competitive price without taking on good harvesting practices into account the other dimen- for acacia and cleome in local sions”. Solutions are emerging, communities and are partially however. At DSM, by working funding the organic certifi cation of with a cooperative and a few their crops,” explained Angéline dozen farmers on small plots in the Rocherieux. Fair earnings for Swiss Alps, the group managed to farmers, training, help from local set up a unique revenue system: NGOs and support to small “We pay our growers per square producers are all levers enabling meter grown, not yield (per kilo of to ensure an appropriate supply dry matter) as is currently the case in organic raw materials, in times in the industry. This gives value to when demand is showing no signs the actual amount of work done of slowing down. According to by these passionate producers, forecasts from the Persistence who grow these alpine plants on Market Research Group, organic surfaces ranging from 1,000m² to cosmetics, which accounted for 5 hectares,” described François €8.2bn. (+18%) in 2017, should Paul. If the question of the fair reach €19bn. by 2024. ■ The global information on cosmetics & fragrances January / February 2019- N°55