104 INGRÉDIENTSDossier / Special report Weleda, leader avec 60M€ de chiffre problème du bio à petit prix, c’est celui santé se sont tournés progressivement d’affaires réalisé en France en 2017 en d’une qualité moindre. Àla base, il y avaitvers des produits qui leur semblaient cosmétique. «Le marché est porteur, il des entrepreneurs porteurs de valeurs plus naturels. Mais, à partir de 2012, est logique que les grands groupes s’y de responsabilité sociétale. Aujourd’hui, le marché se révèle moins fructueux intéressent. Il y a de la place pour tout on voit arriver ceux qui veulenturfsser ur que prévu. Clarins met un arrêt à la le monde. Le consommateur fera son la vague». Les deux entreprises illustrentmarque Kibio qu’il a racheté quelques choix», estime FrançoiseKessler, direc- les étapes successives de l’histoire de années plus tôt. Le souf é bio retombe. trice marketing et commerciale France. la cosmétique bio. Au démarrage, dans Dif culté d’approvisionnement en ingré- En revanche, pour Marie-Pascale Ballet, les années70, le marché –très con - dients bio, formules sensoriellement fondatrice de Omum –cinq salariés et dentiel– est essentiellement le fait de peu attractives et prix trop élevés auront sept ans d’existence–, «le risque est consommateurs militants écologistes, raison de cette «bulle bio». «En raison que le consommateur s’y perde. Le lesquels se tournaient vers des marques de diffi cultés liées à la formulation des souvent venues d’Allemagne. Dans produits et à l’impossibilité de réaliser les années 2000, la cosmétique bio des économies d’échelle, ce secteur Un marché américain connait un fort engouement: alertés n’a pas atteint une taille suffi sante pour en croissance par des enquêtes journalistiques, à les acteurs conventionnels. Le position- A growing U.S. market l’image de celle d’«Envoyé Spécial», en nement sur lanaturalité valeur donner mars2005, qui pointait la nocivité des plus de latitude», analyse Nicolas Aux États-Unis, en 2018, le marché des produits parabènes utilisés dans la cosmétique, Boulanger, fondateur du cabinet naturels et bio, en croissance, pèse 5,6M$. Les les consommateurs inquiets pour leur L&CPG. En revanche, une multitude produits certi és n’en représentent que 10%. Soit 6% du marché hygiène-beauté, d’après EcoviaIntelligence. Une part somme toute encore assez minoritaire que LeilaRochet, fondatrice de Cosmetics Inspiration &Creation, agence conseil, explique: «Le marché américain est davantage porté par la «cleanbeauty», dans laquelle les consommateurs veulent s’assurer d’utiliser des ingrédients sûrs, préservant leur santé cutanée. Une tendance émergente portée, plus globalement depuis dixans par le succès croissant de la«greenbeauty». Un mouvement qui s’appuie sur la naturalité, l’engagement éthique des marques et le bien-être des consommateurs». In the United States, in 2018, the growing market for natural and organic products was worth $5.6 billion, with certifi ed products only representing 10%. i.e., 6% of the hygiene-beauty market, according to Ecovia Intelligence. A still quite small market share according to Leila Rochet-Podvin, founder of the consulting agency Cosmetics Inspiration & Creation, explained: CONFRONTATION DES MAJORS DE LA COSMÉTIQUE CONVENTIONNELLE EN GMS. “the U.S. market is more focused on “clean beauty”, COMPARISON OF MAINSTREAM COSMETIC MAJORS IN MASS RETAIL. where consumers want to make sure they use ingredients which are safe for their skin. An emerging low price organic products is that about their health gradually turned trend, fuelled more broadly in the past ten years, by the growing success of “green beauty”. A trend that relies of lower quality. At the start, there to products that seemed more natural on naturalness, the ethical commitment of brands and were some entrepreneurs conveying to them. But, from 2012, the market the well-being of consumers.”■ social responsibility values. Now, we looked less promising than expected. see brands who just want to ridethe Clarins put a stop to the Kibio brand wave.” Both types of businesses illus- that it had bought a few years earlier. them the leading brand, Weleda, with trate the successive stages in the history The organic frenzy was fading away. €60m in sales achieved in France in of organic cosmetics. At the beginning, Sourcing issues on organic ingredients, 2017 in cosmetics. “Because it is a in the 1970s, this market – highly confi - sensorily unattractive formulas and too promising market, it is no surprise to dential – primarily involved environ- high prices eventually got the better of see large groups take interest into it. mental campaigning consumers, who this “organic bubble”. “Because of the There is room for everyone. Eventualy,l often relied on German based brands. diffi culties to formulate products and it is the consumer’s choice,” estimated In the 2000s, organic cosmetics started the impossibility to achieve economies Françoise Kessler, Marketing and Sales to become hugely popular: alerted by of scale, this sector is indeed not big Director, France. On the other hand, for journalistic investigations, like the one enough for mainstream players, while Marie-Pascale Ballet, founder of Omum by “Envoyé Spécial”, in March 2005, instead, a positioning on naturalness – fi ve employees and seven years of which pointed out the harmfulness of will give them more leeway,” analysed existence – “the risk is that consumers parabens used in cosmetics; as a Nicolas Boulanger, founder of the lose their marks. The problem with consequence, consumers concerned L&CPG Agency. On the other hand, N°55 - Janvier / Février 2019 Expression Cosmétique