Correspondances carte blanche qu’ils sont 8 millions chaque année à se Il est vrai que l’électricité est le moteur de jeter dans la vie active, on comprend que Bangalore. Sans elle, point d’informa- les calculettes s’affolent et que, pour ne tique, de réseaux, ni de web, mais c’est pas sombrer sous la vague, il faut des encore à Mysore qu’elle donne son maxi- prêtres, des voyants, des économistes et mum. Chaque dimanche, à 19h précises, des informaticiens. Bangalore et Mysore le palais des maharajas de Mysore, deu- sont là pour ça. xième monument le plus visité d’Inde après le Taj Mahal d’Agra, se transforme Bureaux de CSquare, l’une De voltages en mirages d’un coup en une extrapolation délirante des nombreuses entreprises Bangalore, qui comptait 600 000 habi- du grand magasin Harrods en période de d’informatique qui dynamisent tants en 1947, année de l’indépendance, Noël. La foule qui se masse devant sa l’économie de Bangalore. en compte 13 millions aujourd’hui. Tra- longue façade ne peut retenir un OMG The offices of CSquare, one verser la ville rend cette accélération tan- (Oh My God !) d’admiration quand les of the many IT companies that gible par l’absurde. Plus elle croît, plus 96 000 ampoules s’illuminent tandis boost Bangalore’s economy. choit la vitesse. Qu’importe ! Les embou- qu’une fanfare militaire entame ses teillages infernaux sont aussi des aven- refrains soutenus à la cymbale. Pour tures. Dans le magma des tôles, dans le qu’une telle féerie ait lieu chaque week- City Market, près du Tipu Sultan’s raffut des Klaxon, chacun trouve sa end, il vaut à son armée de servants de Summer Palace, Bangalore. place en souplesse. On se glisse, on se vérifier des centaines de kilomètres de City Market, near Tipu Sultan’s Summer Palace, Bangalore. faufile. Bangalore ondule, bouillonne et câbles et plus encore faire la chasse aux pulse jour et nuit. Les bars branchés jail- singes, dont le plaisir malicieux est de lissent des trottoirs. Les microbrasseries dévisser les ampoules pour les jeter sur les sont à touche-touche avec les temples. passants. «Don’t forget, me dit un specta- Les nouveaux quartiers se parent de teur fasciné, we, Indians, are not serious» noms à l’exotisme industriel et les dis- (N’oubliez pas : nous, les Indiens, nous ne tricts Phase 1 et Phase 2, que l’on croirait sommes pas sérieux). Comment l’être surgis d’un film de science-fiction, sont quand le plus beau des spectacles est à la les nouveaux secteurs d’Electronic City. merci d’une bande de rusés macaques ? 146