Ici & ailleurs culture Chasse gardée TEXTE Marie Aucouturier, Violaine Gérard, Léa OutierPHOTO Mathieu Martin Delacroix 3 Manifeste pour une cuisine responsable Par la grâced’un livre drôle- ment structuré – les chapitres, au verbe frondeur, s’achèvent surdes recettes apès avoirr réglé leur compte au cha-x pelles de la bien-pnances e 1 Sous mon arbre culinaire –, chef Simon intvie C’est immense, presque tout le monde à sasseoir’ à géant, un arbre. Surtout à table et réfl échir.Réduriesa l’échelle d’une toute petite satiété grâce auxndvia es fi lle qui observe, au pied du fumées, renouer aveles ui-c cs colosse, les vies microsco- sons ancestrales comme le piques qui s’y croisent. Une barbecue, utilisr pesquee r saison de plus, et le visage de 2 Walden ou la Vie tout, même lescarapaesc. l’arbre se transforme. Une dans les bois Joliment illustré etsaupudréo balançoire accrochée aux «Simplicité, simplicité, d’idées à cuisiner n’ayant branches et, hop, le point desimplicité !» clame Thoreau qu’un seul mot d’orrde: la vue change encore. Les infi nisdans son texte-monument, simplicité. MA de ce totem à la fois impres-et son incantation perce les Inthis oddly structued bookr sionnant et rassurant se feuillages jusqu’à notre siècle. that attacks culinayortho-r déroulent avec poésie, au gréEn 1845, il tourne le dos au doxy, chef Simon vinites des pages, évidées en mille-monde pour deux ans d’une vie everyone to sit down at the feuille concentrique. Pour frugale, où l’exilé volontaire table and refl ect a litleTo eatt . grandir en confiance et les sarcle ses haricots, pêche sur less by consuming smoedk yeux emplis de curiosité, dansl’étang de Walden, joue de la meats, to return to anetcsral le sillage de cet ami, et de sonfl ûte, célèbre les petits matins. cooking methodsiebae-rblk absolue fi délité. MA Un texte mi-méditatif mi- cues, and to use vitally vr-eeyru My Tree and Me. A Book of revendicatif, souvent drôle, thing in your cooking, shells Seasons. A tree is an enormousréédité ici dans la collection and all. Beautifulyilusrl l tated thing, nearly gigantic. Espe-L’Imaginaire. À ouvrir urgem- and chock-full o culf inary cially when you’re just a snipment pour conjurer la malédic- ideas, with only conebasi of a girl watching the micro-tion des grands classiques, que watchword: simplicty.i scopic lives to-ing and fro-ingl’on croit connaître mais qui Pahef Simonr C at the foot of the behemoth. Asurprennent à chaque page. LO Chêne season goes by, and the treeOn Walden Pond. “Simplicity, looks different. A swing is simplicity, simplicity!” pro- attached to a branch, and per-claimed Thoreau. In 1845, he spectives suddenly shift again.turned his back on the world, The infinite possibilities ofbuilt his cabin in the Massa- this impressive yet comfortingchusetts woods and spent two totem unfold with poetry, years living simply: hoeing from page to page, hollowed beans, fishing, playing the out into a series of concentricfl ute, celebrating early morn- circles. Growing up in the ings, observing foxes and shade of this incredibly loyalmore. A part-meditative, part- friend breeds confi dence andrevolutionary tract, humorous wide-eyed curiosity. at times, reprinted in the Par Jo Witek L’Imaginaire series. et Christine Roussey Par Henry David Thoreau De La Martinière Jeunesse Gallimard, coll. L’Imaginaire 48