Correspondances carte blanche Matière Laine C’est un lieu de départs, ou, plutôt, de nouveaux départs.Sur la route qui conduit à la ferme de Buck Brook, la bise trace Comme si Manhattan avait essoré les âmes, et que Red Hookdes filets de givre à la perpendiculaire, la lumière a blanchi, et Williamsburg n’y avaient rien changé, incapables de trouverla nature semble prête à se dévêtir entièrement. Par une les mots de la consolation. Comme si se tourner vers le nord,inclination naturelle, la main voudrait rhabiller les plateaux finalement, c’était se définir, redéfinir, pointer une boussole.pelés, les troncs frêles, les branches dénudées. C’est cela, Mais en remontant l’Hudson, les New-Yorkais de la ville, certainement, qui incite à plonger dans l’immensécithaude des imprégnés de chronos et de cimes, ont voulu remettre la mainalpagas de Kara McElroy. Vigoureux comme deettpis ceaux,hv sur des considérations originelles. Ils ont voulu redécouvrirl’œil vif et l’allure fière, portant des noms aussi royau quex la matière, réunir dans leur paume l’essence de ce qu’ilsLatte, Black Bell ou Inca, ces cousins desalpga puvensér ias cherchaient en vain. et chiliens réchauffent à eux seuls les paygs Lessae. petit,s plus fragiles sousles frimas, sont sanglésdans de coueuress vrt . Nuit Certains se fraient un chemin entre leurcns ogénèresd’un totr léger, fraîchement délestés de leur lainag.e Bien sûr, la logique du voyage voudrait que l’on amorce leBien sûr, lorsque le froid vous prend parsurpise,baguer nauder déplacement de jour, suffisamment tôt pour arriver en garedans les parages est une belle coïncidence. Onlssalogie rsdans d’Hudson sous un soleil à peine couchant. Cela donnerait toutla densité de la toison, en retrouvantun sensationprsuee eq loisir de contempler les points de vue, de se familiariser avec les primitive, infinie. Pour prolonger cette buearifiqe ell clo ut patchworks rougis des montagnes. Mais le départ revêt toujours contrebalancer les abysses du clima,tleslain son dteveuses ne des sortilèges supplémentaires lorsqu’il se fait à la nuit tombée. desgants, chaussettes, écharpes, etmdeêmes écheveax,u Lorsque des basculements sont tout près d’arriver. Passer ainsi tout juste revenus de la filature voisine D’ilur. ale s, s’il est une d’un jour à l’autre ; partir entre chien et loup, arriver dans le noir religion, ici, c’est bien celle du tricot.À Nrraowsburg, Pameal absolu ; être à New York, se réveiller dans la forêt. Les premiers Mayer tricote elle-même les bontnes qu’ellevendradans sa mouvements du train se repaissent des orangés électriques de la boutique. Mais ce jour-là, elle a un pe detar.ue r dRien à mon- ville. Mais au fil du balancier mécanique, la cadence lumineuse trer. Elle s’excuse, rougit un peu.«Je ticor te upulln pourNoël s’étouffe – même si elle demeurera encore bien longtemps, trèspour Carl, mon mari… Il ne le saitpas… ’Cest pu cla e ’aniore,j loin, bien après les derniers contours urbains. pasencore eu le temps de m’occupree dlamuaille dmagasin !» Pourtant, on le sent, sans le voir. L’Hudson est là, tout contre. On devine la masse, immense. Des montagnes commencent à Pommes élever leur dos, et des points lumineux, oubliés le long du fleuve, indiquent malgré eux les courbes et les retours de l’eau. On seOù que l’on aille, où que l’on regarde, la pomme est un remémore ces chalets, au bord des lacs alpins, dont les lumièresdénominateur aussi commun que l’est le sirop d’érable. Point vacillent sur la route des vacances. Mais soudain la ville revient,de dessert sans pomme, point de sucre sans érable. New York revient, en jetant un pont, au-dessus de la masseElles sont robustes, affrontent le froid, avant de se laisser aller dormante. Dressé vers le ciel, avec tous ses scintillements. Puisaux variations de la transformation. La table, la compote, de nouveau la nuit, ce lent dégradé qu’elle opère vers le noir. Desle cidre, le vinaigre… Fabio Chizzola la travaille telle qu’elle petits ports, des bateaux à la cale. Tout se dédouble dans l’eau.lui vient, dans son apparat le plus naturel, en 50 variétés. Puis plus rien, plus rien que l’obscurité. Le train roule à fleurSa préférée étant la Topaz, complexe, acide, à croquer tout d’eau. On le sait, parce que tout devient plat soudainement.simplement. Mais inutile de la chercher dans ses vergers, il en récolte si peu qu’il ne la vend pas. Neige Saison Hier soir, nous nous sommes endormis en automne. Nous nous réveillons hiver. Ce ne sont que des prémices, mais déjàTapisserie citant Sonia Delaunay. Rouge, rose, carmin, miel, le thermomètre s’est renversé. Les roseaux figés dans les bordschâtaigne, sable, framboise, sang de bœuf, sapin, pourpre, d’eau gelés claquent en baguettes. Au Deer Mountain Inn, lacitron… Les saisons continuent de se superposer. Mais il faut neige a comme emprisonné le chalet sous un voile opalescent,bien admettre que cette superposition va au-delà. En vérité, encore assez mince pour laisser poindre le cabossé des feuillesles saisons se jalousent, ne veulent rien lâcher. Les hommes à terre. La glace se faufile dans les interstices des doubles-d’ici se sont fait une raison. C’est pour cela, sans doute, que fenêtres, le vent s’engouffre en sifflant dans la cheminée, le boisdans les vergers de Fabio Chizzola, quelques pommes sont entre dans l’âtre, porté en va-et-vient, à bout de bras. Lorsquerestées sur les arbres, alors que la plupart sont déjà rentrées les matières du dehors commencent à croiser ainsi celles pour l’hiver. Parce que les familles new-yorkaises aiment du dedans, qu’elles s’entremêlent, se jaugent, empiètent surà venir là le dimanche, pour cueillir leurs fruits aux branches. leurs territoires respectifs, il est signe que les saisons sont enLe plus tard possible de préférence, comme une illusion, train de glisser, et de se superposer. celle de réanimer un peu l’été. 150