| 81 Produit La plate-forme conçue et commercialisée par Naaia est une AIMS. « Nous sommes le premier éditeur européen à fournir une solution de gestion des risques et de mise en conformité. Nous l’appelons AIMS pour Artificial Intelligence Management System, terme que nous avons déposé », explique Côme Sauzay. La plate-forme repose sur quatre blocs. Le premier permet d’analyser n’importe quel système d’intelligence artificielle (SIA) pour étudier sa conformité avec les textes réglementaires de l’AI Act et le qualifier. Dans un deuxième temps, l’AIMS propose des actions pour conformer le SIA afin de transformer les obligations réglementaires en actions. Le troisième bloc concerne le suivi du SIA tout au long de sa durée de vie. « Notre plate-forme a été pensée pour s’interfacer en API avec des applications existantes chez nos clients, par exemple Slack, Teams, GitHub, GitLab, Hugging Face », explique Nathalie Beslay. Enfin, le quatrième bloc concerne la formation des collaborateurs de l’entreprise pour faciliter la prise en main des outils. « Nous intégrons et fusionnons dans notre plate-forme différents référentiels : le référentiel des réglementations européennes et mondiales, le référentiel sectoriel et les référentiels internes « Nous sommes le premier de nos clients et leurs bonnes pratiques. » éditeur européen à fournir une solution de gestion des risques Clientèle et distribution et de mise en conformité » Pour la jeune pousse, la cible de clientèle est vite identifiée : les grands comptes du CAC 40 et du SBF 120. Ce sont ces grands Côme Sauzay, directeur général de Naaia groupes principalement qui sont concernés par les problématiques liées à l’IA. Mais le potentiel est bien plus vaste car l’IA peut intéresser et impacter toutes les entreprises. La plate-forme AIMS ne se limite pas AI Act au client final. Toute la chaîne de valeur est concernée par la conformité, qu’on soit concepteur, fournisseur, distributeur ou utilisateur des solutions. L’AI Act, proposé en 2021 par Il y a en effet une chaîne de responsabilité dans le déploiement d’un SIA Thierry Breton, commissaire dont l’utilisateur final n’est qu’un maillon. La start-up s’intéresse également européen au marché intérieur, commence à des petites entreprises qui ont basé toute leur stratégie sur l’IA, à faire des remous à la suite de son adoption, notamment des éditeurs, qui eux aussi ont l’obligation de conformer leurs le 2 février, par les États membres de solutions à la législation. Bénéficiant de leur expérience d’avocats d’affaires l’Union européenne à l’unanimité, après et de consultant, les fondateurs de Naaia ont eu quelques facilités pour plusieurs mois de débats. Le texte, qui présenter leur solution à des grands groupes, et deux du CAC 40 font devrait entrer en vigueur au 1 janvierer déjà partie de leurs clients. Mais pour accroître son activité, les dirigeants 2026, met deux stratégies en porte-à-faux : n’hésitent pas à passer par des intermédiaires. Sans parler encore de celle des États très avancés en matière véritable « channel », la distribution fait partie des plans. « Pour l’heure, d’IA et disposant notamment d’un tissu nos partenaires sont des grands cabinets de consulting qui font face entrepreneurial fort dans ce domaine, aux demandes de leurs clients vis-à-vis des problématiques de conformité, et les autres, qui voient surtout dans l’IA ainsi que des cabinets spécialisés dans la data. » un outil dont il faut user avec précaution et avec des garde-fous, par exemple en ce qui concerne la protection des Business model données ou la gestion des droits d’auteur. La France se situe à mi-chemin entre L’AIMS de Naaia est commercialisé sous forme de licence avec ces deux « philosophies » car, à l’image souscription dont le montant varie en fonction du nombre de SIA gérés de Naaia, elle possède dans l’escarcelle pour le client (de 1 à 5 SIA pour le premier niveau de souscription, sachant de la French Tech de nombreuses start-up qu’il n’est pas rare qu’une grande entreprise dispose de plusieurs centaines de SIA), sur ce marché. Certains analystes estiment mais aussi selon la zone géographique concernée. C’est là un autre point fort que l’AI Act sera un casse-tête pour les de la plate-forme, qui est multirégionale. « Notre plate-forme traite l’ensemble des entreprises car elles vont être confrontées réglementations mondiales existantes ou à venir concernant l’intelligence artificielle. à des coûts exorbitants pour conformer Outre l’AI Act européen, nous avons déjàintégré les réglementations américaine leurs SIA. En outre, des pénalités en (Executive Order on the Safe, Secure, and Trustworthy Development and Use cas de non-respect des règles seront of Artificial Intelligence) et chinoise (Interim Measures for the Management of calculées en fonction du chiffre d’affaires, Generative Artificial Intelligence Services),et nous ajouterons les autres zones quand à l’instar du RGPD. Autant d’éléments elles auront publiéleurs propres textes. » Des modules optionnels existent pour qui vont dans le sens de ce que propose certains référentiels sectoriels ou métier. La solution est uniquement disponible Naaia dont les fondateurs font preuve en SaaS et les licences ne sont pas limitées en matière de nombre d’utilisateurs. d’une belle anticipation ! www.edi-mag.fr Numéro 135 | Mars 2024 |