172 | DOSSIER SERVICES | Reconditionnement environnementale chez – et effacent les données. Ils se chargent même HP France, cité dans souvent de l’installation ainsi que de la mise un rapport d’Ecologic. en route chez le client, comme le décrivent Difficile pour le leurs plates-formes respectives. fabricant de prétendre L’Ademe publie les à une conscience La RSE, une ambition durable ? données actualisées sur environnementale Pour le reste de la filière du recyclage, le coût est la gestion des déchets : et de prêter le flanc essentiellement répercuté sur le consommateur Déchets chiffres clés. à la critique dans par l’écocontribution. Selon l’éco-organisme À télécharger gratuitement sur le site le domaine du concerné et les producteurs adhérents, un coût librairie.ademe.fr. recyclage. Fin 2023, fixe est généralement appliqué pour chaque la firme a donc appareil. Il est déterminé en fonction du niveau lancé HP Revitalize, de technicité mis en œuvre pour démanteler le service de et dépolluer l’appareil. Ainsi, chez Ecosystem, reconditionnement l’écocontribution d’un notebook est de 0,60 euro de ses portables et celle d’une unité centrale atteint 2,50 euros. à destination de la clientèle professionnelle. Chez ERP, le montant de cette écoparticipation En règle général, les constructeurs ne peuvent est fixé selon le type de produits et le poids : pas tout faire tout seuls en ce qui concerne la pour un ordinateur portablede 2 kg à 4 kg, reprise de matériel. Les fournisseurs, grossistes il s’élève à 0,50 euro, et une unité centrale et revendeurs, ainsi que leurs clients, entreprises pesant entre 5 kg et 8kg est taxée à 2 euros… ou particuliers, doivent inclure dans leur Une question cruciale se pose : si de nombreuses démarche écosystémique les récupérateurs sociétés de l’IT se disent sensibles aux et les recycleurs. La filière du recyclage monte sujets touchant à la responsabilité sociétale en puissance pour traiter tous les DEEE récoltés des entreprises et soutiennent les initiatives en France. Le rapport annuel 2023 de l’Ademe en ce sens, les produits de seconde main fait état d’un marché du reconditionnement séduisent-ils pour autant leur clientèle des produits EEE en pleine croissance : d’entreprises ? D’après une étude Happydemics « Il est efficace, ne cesse d’évoluer et convainc pour le compte de YesYes réalisée en 2021, de plus en plus d’entreprises d’apporter lesmentalités ont évolué. Sur le marché leur contribution dans cette lutte écologique. » des appareils électroniques et informatiques Les acteurs spécialisés dans le réemploi reconditionnés à destination des particuliers, disposent d’équipes de techniciens qui trient, lessmartphones occupent de loin la sélectionnent et diagnostiquent. Si possible, première place, avec 69 % de modèles ils réparent les appareils, les nettoient, les testent, achetés par les Français, et les ordinateurs afin de garantir un bon état de fonctionnement occupent la deuxième place (20 %). La crise renforce la pertinence du réemploi La clientèle B to B des industriels de la tech semblerait peu concernée par le développement durable, mentionne une étude réalisée en 2022 par Accenture : « La technologie responsable n’est au cœur de la stratégie des entreprises françaises que dans 4 % descas. » Le contexte réglementaire pourrait créer un appel d’air, telle la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire qui impose aux acheteurs publics d’intégrer 20 % de matériel de réemploi dans leurs fournitures informatiques. « L’inflation et la Dans son site de 6 000 m en Seine-et-Marne, Evernex donne2 dégradation des conditions de financement une seconde vie aux équipements pour data centers. devraient inciter de nombreuses sociétés à opter pour des matériels d’occasion, afin de bénéficier de tarifs attractifs »,parie-t-on chez Codeo. Une étude de Back Market révèle que les articles reconditionnés sont en moyenne 40 % moins chers que les produits neufs. Pour profiter de ce potentiel de business, Codeo a investi 8 millions d’euros dans un entrepôt-atelier de 7 000 m2 destiné à traiter 500 000 appareils électroniques par an.« La constitution d’un réseau d’approvisionnement fiable en volume est l’un de nos plus grands défis, explique son P-DG, François Amiot.L’autre est de composer avec la concurrence des distributeurs de matériel neuf. » Les revendeurs intégrateurs contactés pour ce dossier, comme la fédération Eben ou le réseau Eurabis, s’interrogent sur l’opportunité de s’engager dans le réemploi, tiraillés entre des perspectives de ventes et de services additionnels et le risque de cannibaliser leur marché. | Numéro 135 | Mars 2024 www.edi-mag.fr zterpseD seluJ ©