26 | PORTRAIT | Cédric Coutat « L’envie était forte de revenir en France, avec en plus celle de revoir davantage de clients » il est l’un des rares patrons du numérique à être resté fidèle à ses engagements à HP depuis si longtemps, et ce n’est peut-être qu’un début. De cette grande entreprise, il connaît presque tout. Il a traversé les époques avec une grande mobilité dans les postes et les pays parcourus. C’est un de ses points forts : il reste dans l’entreprise mais enchaîne les expériences. Une fois de plus, le destin va se montrer propice. Du monde du travail il ne connaît qu’HP, mais Il a de la chance – en tout cas, sa façon d’être il participe à tout, se mêle à la vie de l’entreprise le dispose à la saisir. par tous les pores de sa sensibilité. C’est pourquoi il est impossible, dans le cadre de cette Mérite et progression régulière enquête introspective et humaine, de le suivre Il ne le sait pas encore, mais le changement à la trace. On ne peut citer dans le détail les de millénaire va changer sa vie. En 2000, innombrables lieux, affectations et circonstances Cédric Coutat entre chez HP. Un quart de siècle qui le font évoluer. Une, cependant, se détache. plus tard, il y est toujours. Les restructurations, Car il insiste sur sa genèse. Au mitan des la scission qui a donné lieu à la naissance d’HPE, années 2000, il est à Houston (Texas, États-Unis) les histoires sans fin avec Autonomy, rien pour piloter des équipes issues du rachat ne semble avoir d’emprise négative sur lui. de Compaq. C’est parfois compliqué. Il travaille Un comble ! En France comme aux États-Unis, au Compaq Center Drive, ce qui montre bien l’empreinte de l’ex-star du PC dans cette ville immense et impersonnelle. Il vit une situation un peu délicate avec le refus français d’intégrer la coalition internationale, partie faire la guerre en Irak sous la bannière étoilée. « Je mesouviens que les frites, à l’origine baptisées French fries pour faire honneur à la France sous forme de clin d’œil, étaient devenues en quelques mois freedom fries pour bien marquer la désapprobation des États-Unis. » En dépit de ces péripéties, qui compte en tant que cadre dirigeant mais aussi comme Français, Cédric Coutat s’acquitte de sa mission avec brio. « Par exemple, j’ai monté une équipe en Asie pour l’achat de composants. Cela nous a été fort utile, notamment pour résoudre les problèmes de décalage horaire qui impactaient notre efficacité. » C’est là qu’un nouveau coup de pouce arrive. L’un des managers, qui l’a remarqué, le prend à part et lui dit en substance : « Cela se passe bien, mais tu n’écoutes pas assez les gens. Tu es trop direct ! » Honnête intellectuellement, toujours soucieux de progresser, Cédric Coutat ne se formalise pas. Au contraire. Il profite de l’observation qui lui est faite pour s’améliorer. « C’est très important, le feed-back. J’ai donc décidé de faire une formation. Et le même manager me dit : → | Numéro 135 | Mars 2024 www.edi-mag.fr