actualités channel coeur de métier plus de marge aide à la vente Chronique Une éducation encore brouillonne Officiellement, la France est à la pointe des technologies digitales éducatives. Pourtant, beaucoup d’experts pensent le contraire. Un exemple : les espaces numériques de travail (ENT). L’année dernière, 60,7 % des collèges et 75 % des lycées français en possédaient un. Or en Grande-Bretagne, la totalité des établissements secondaires en est équipée ! Même déception du côté des usages. « Dans l’Hexagone, on note un nombre grandissant d’expériences positives. Mais c’est un peul’arbre qui cache la forêt. Les edtech ne sont pas assezgénéralisées et leur impact sur l’enseignement est faible » considère Jean-Michel Fourgous,, président de l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines et auteur de Réussir à l’école avec le numérique. Même le ministère de l’Éducation est conscient de ce chantier inachevé. « Le prochain objectif sera d’amener un peu de cohérence. Il convient de mieux coordonner les investissementsde l’État et des collectivités, qui paient les équipements, avec les orientations mises en oeuvre par les académies », explique Mathieu Jeandron, directeur du Numérique pour l’éducation au ministère. La répartition des moyens est bien la question centrale. Dans les collèges, ils varient d’un établissement à l’autre, relève une étude de France Stratégie publiée fin 2017. Certains collèges hors éducation prioritaire apparaissent bien mieux dotés que nombre Thierry Bienfait d’établissements d’éducation prioritaire, justement. Reste que le tableau est moins sombre dans rédacteur en chef adjoint le supérieur. Les universités ont en effet massivement adopté les edtech. Mais si les Mooc, le podcast tbienfait@edi-mag.fr et autres technologies y ont un taux de pénétration élevé, c’est surtout parce que les amphis craquent… mai 2018 | E.D.I N°78 87