Comme un roman Astorytotell La Réunion ertsouverain,vertmajeurdansl’océanIndien.Unvertquimarquelespaysages etgagnelesesprits.Unvertquel’onembrasseduregardetquinourrit. Quiguéritaussi,grâceauxplantes-tisanesdites zerbazpéi.ÀLa Réunion, levertdonneleton,illancelepas.Celuidelamarche,desjardinsauxsommets, versceuxquisaventqu’enhéritagepremier,onreçoitlanature. Vert primaire Auseindel’archipeldesMascareignes,uneîlequel’onappelad’abordBourbon.Entre pitondelaFournaiseetpitondesNeiges,ellejouedufeuetdelaglace.ÀLa Réunion, leregardnecessedes’élever.«Quelquesoitl’endroitoùl’onsetrouve,confiel’écrivain Jean-FrançoisSamlong, ilsuffitdeleverlesyeuxpourdécouvrirlamontagne.»Levert s’yétage,sevêtdebrume.Ilfoisonneetmoutonne,dévaledespentesvertigineuses, sefaitlianedejadeoupapyrus,stipeouspathe,tendresurlapeauvernisséedeschayottes, ébouriffédansleschampsdecanneàsucreouprofonddanslesforêtsprimaires. Cevertnimbededouceurlesdentsacéréesdescirquesvolcaniques,avantdecourir jusqu’aunoirbasaltiquedelacôtesud,oùilembrasselebleudesvagues.Àl’ouest, sesteintesmêléesdonnentleturquoised’unlagonpourplongeràlarencontredespoissons. «J’aimeàpenserquejedorslatêteposéesurunvolcanetlespiedsdansl’océan.Verticalité ethorizontalitémepermettentdegardermonéquilibre» :Jean-FrançoisSamlongparle ensageetmurmureenpoète.IlvitsurleshauteursdeSainte-Marie,prèsdelaRivière desPluies.Sagrand-mèrel’ainitiéàlanature,quandill’accompagnaitpourlaverle linge.«J’aidécouverttôtcetteloi :lorsquelanatureestenvous,c’estpourlavie.» Un balcon sur l’océan Aussinel’a-t-ellepasquitté.Ilfautvoirsabalustradedeferforgé,oùleblancdisparaît souslesbranchesployéesd’unletchi.Dèsoctobre,l’arbre-générositésemueenarbre delaconvivialité.L’hommeréunitalorssesamisautourdesgrappesdefruits.Enfin d’année,chargédebillesauxjouesrougissantes,leletchierjouelessapinsdeNoël. Auxquatrecoinsdelacour,telsdespointscardinaux,veilleune«planteprotectrice» auxfeuillespointues.Unchocavertoufauxaloès.DansLesplantesquivousprotègent Entrelacs ouvousnuisent,Jean-FrançoisSamlongévoqueson«effetboomerang»quiretourne detamarins, àl’ennemi«lemalqu’ilatentédevousinfliger,etlerenvoieaucentuple».L’espritde uneplante La Réunionestlà,danscevertaucœurquibat.L’écrivainneressent-ilpaslesarbres endémique comme«desalliésspirituelsincontournables» ?Ensonjardin,unjamelonier,typique del’île. Interwined del’île.Sesfruitsluiprêtentenavrilunfauxaird’olivier.Plusloin,unmanguier,dont tamarinds,which lachairestsucresurpied.Cebalconsurl’océanestautantcorned’abondanceque areendemicto talisman.Danslacour,lieudes«connaissancesancestrales»oùpoussentayapana et theisland. autresplantesmédicinales,s’élanceunelianesanspareille.Unediscrèteàlafleur Surlaroutedes timide,d’unvertanisé,quidonneunegoussecapiteuseetlangoureuse :lavanille. Laves,paysage côtierzébré decoulées Une orchidée nommée désir volcaniques. 25 000 orchidéessurterre,donttroispoursublimerlasensualité.ÀLa Réunion,c’est OntheLava Road,lavaflows vanillaplanifolia (oufragrans)quidélivrelesprécieusesgoussesquifirentlafortune streakacrossthe desMascareignes.LabellevientduMexique,oùuneabeilleméliponelaféconde. coastallandscape.À Madagascar,onditqu’unoiseauauplumageirisé,lesouimanga (mangeurdesucre), estdotédumêmepouvoir.Maisilfautd’ordinairelamaindel’hommepourreproduire lamagiedesonlongbecbutineur.C’estEdmondAlbius,unjeuneesclavedeSainte- Suzanne,qui,àLa Réunion,perçalemystèredelafécondation.Leslianesavaientété rapportéesparPierre-HenriPhilibertlorsd’unemissionquifitescaleàCayenne.Douze caissesprécieusesdébarquèrenten 1819,aprèsdeuxmoisetdemidetraversée.L’une gagnala RivièredesPluies,àquelquespasdelakazedeJean-FrançoisSamlong. 97