81/2 STYLE CRÉATEUR Après avoir longtemps marché dans les pas de son père Sergio, Gianvito Rossi est devenu un homme libre. Le chausseur nous ouvre les portes de son univers, dans le fameux Quadrilatero milanais. Propos recueillis par Sibylle Grandchamp Photos Peppe Tortora EN PASSANT devant la boutique de Gianvito Rossi, au numéro 7 de la Via Santo Spirito, à Milan, je me suis souve- nue d’une soirée, il y a deux ans, à Portofino, pour l’anniver- saire des 10 ans de la maison, où je m’étais trouvée devant un nombre incalculable de femmes dansant en talons de 8,5 cen- timètres, jusqu’au bout de la nuit. “Tout va bien”, m’avait glissé l’une d’entre elles, qui n’avait plus 30 ans, en réponse à mon regard interrogatif. “C’est le miracle de la technologie, il faut porter pour comprendre.” Application, deux ans plus tard. Il est temps de troquer mes baskets contre une paire de “Sexy Pump”. Avant de rejoindre le maître de la chaussure dans les étages, je fais un tour dans la boutique. Entre le raffi- nement aux multiples lanières de la sandale échancrée “Sera- fina” et la très classe “Delila” couleur chair, que l’on enfile comme un chausson via une bande élastique douce >>> The maestro’s craft AT HIS OFFICE IN A MILANESE PALAZZO, SHOE DESIGNER GIANVITO ROSSI TALKS ABOUT THE THOUGHT AND SKILL THAT GO INTO HIS VIRTUOSIC, VERTIGINOUS HEELS. Arriving at the Gianvito Rossi shop in Milan, I was reminded of a party in Portofino two years ago to celebrate the label’s tenth anniversary. It seemed as though every woman in the room was wearing stiletto heels—and dancing effortlessly for hours on end. “It’s the miracle of technology,” one reveler explained to me. “You have to wear them to understand.” Now I was ready put the theory to the test, to trade in my sneakers for a pair of sexy pumps. Before going to meet the maestro upstairs, I have a look around the store. I’m tempted by the multi-strapped Serafina model and the Delila with > AIR FRANCE MADAME / 121