LES VENTES I PARIS La liberté de la presse en dix leçons Vedette d’une bibliothèque qui ne dit pas son nom, contenant des estampes anciennes cédées au printemps 2020, cette collection de La Caricature n’a pas pris une ride. Ce précieux exemplaire provenant de la bibliothèque Jules Brivois, dont il porte de nombreuses notes manuscrites de recherche, est complet de ses textes et ses 530 lithographies (en noir et coloriées tirées hors texte). Les épreuves, sur chine, sont d’une qualité d’impression parfaite, non pliées et intactes de leurs marges. L’ensemble comprend les 251 livraisons de cet hebdomadaire fondé le 4 novembre 1830 par Charles Philipon dans le contexte agité de la révolution de Juillet.La Caricature, morale, politique et littéraire s’impose très vite comme une force d’opposition au pouvoir de Louis-Philippe. Celui-ci voit son visage dessiné en forme de poire, l’un des plus grands succès, décliné à l’envi, du journal. La verve des rédacteurs et le travail des caricaturistes font merveille. Parmi ces derniers, Honoré Daumier, Henri Monnier, Victor Adam, Granville, Paul Gavarni, Auguste Raffet, Jules Traviès, Achille Devéria sont en première ligne. Quant aux La Caricature, morale, religieuse, littéraire et scénique, articles, ils sont signés Louis Desnoyers, Agénor Altaroche, Charles journal fondé et dirigé par Charles Philipon, 1830-1835, Philipon lui-même et Honoré de Balzac, qui, sous pseudonyme, rédige une dix tomes en cinq volumes in-4° dans douze cartons. trentaine de textes, et le prospectus de lancement. Victime des lois de Estimation : 25 000/30 000 € censure de septembre 1835, La Caricature est condamnée et ferme provi- soirement avant de reparaître en 1838, pour être finalement absorbée cinq ans plus tard par Le Charivari, Philipon, inventeur de la «poire» ayant été lui-même emprisonné pendant six mois pour «outrages à la personne du VENDREDI 26 NOVEMBRE, SALLE 7 – HÔTEL DROUOT. roi» en novembre 1831… FERRI & ASSOCIÉS OVV. L’Inde de Marie-Christine David Ce deuxième rendez-vous, pour 2021, liens profonds entre images, sons et émotions. dédié aux arts de l’Islam prendra Un peu comme un morceau de musique que une teinte particulière : elle livre l’on choisirait en fonction de son humeur… une soixantaine de lots ayant D’autres miniatures indiennes, comme ce por- appartenu à l’experte. trait du raja Shamsher Sen de Mandi (région Le 26 février, elle n’était pas à Drouot pour la Pahari, vers 1770-1780, 3 000/5 000 €), celui de vente Ader, mais avait tenu à tout vérifier cette élégante Européenne à table (Rajasthan, jusqu’aux moindre détails. À quelques jours 1760-1780, 2 000/3 000 €) ou ce feuillet du de son décès, le 1ermars, l’experte Marie- Shâhnâmeh figurantLa Mort de Rustamet Christine David se préoccupait encore de son fidèledestrier Rakhsh (peut-être Mysore, l’emplacement des objets dans les vitrines. vers 1760, 4 000/6 000 €) l’accompagnent. Sans Les arts de l’Islam et de l’Inde n’avaient plus oublier quelques textiles, cuillers à sorbet et de secrets pour cette femme au caractère pas- meubles, et des céramiques iraniennes. sionné et volontaire, passée par la galerie Soustiel et qui avait ouvert son propre cabinet JEUDI 25 NOVEMBRE, SALLE 9 – HÔTEL d’expertise en 2005. Au nombre des œuvres DROUOT. ADER OVV. MME CELIER, qui lui ont appartenu et que cède sa famille, M. PINGANNAUD. cette illustration attribuée récemment à Chamba, une principauté de la région Pahari Inde, 1690-1720, Chamba ou Bilaspur. Illustration du Haut Pendjab. Elle est issue du ragamala tirée d’un ragamala figurant un homme jouant Vilaval Raga (voir photo). Comprenez une du tanbura et sa compagne jouant des œuvre faisant partie d’une série d’une quaran- cymbales assis dans un pavillon aux murs jaunes, taine de pièces, associant peinture, poésie et gouache sur papier, 21,5 x 15 cm (feuillet). musique indienne classique, témoignant des Estimation : 6 000/8 000 € LA GAZETTE DROUOT N° 41 DU 19 NOVEMBRE 2021 59 © COPYRIGHT AUCTIONSPRESS