ART & ENCHÈRES I ÉVÉNEMENT 3 questions à… Henri Jobbé-Duval directeur artistique de la Biennale Quelle est la philosophie portées par les acteurs autour du patrimoine, Il s’agit aussi de s’adapter de cette nouvelle édition ? de la connaissance et des compétences, à une nouvelle demande ? «Nous avons fait le maximum pour que de l’excellence et de la transmission. La scène internationale a toujours en tête cette 32 édition soit un succès, pour lese le prestige de la Biennale avec un contenu visiteurs tout comme pour les participants Comment atteindre cet objectif ? qui correspondait à une époque et qui doit qui ont pris des engagements financiers Je crois en la nécessité d’un rapprochement être revisité entièrement pour répondre aux mais aussi pris le parti de continuer à entre les professionnels, c’est pourquoi nous attentes d’un nouveau public, tout en défendre un groupement professionnel avons invité des institutions et passé un donnant des repères pour l’avenir. Dans de 120 ans d’âge. Il est évident que l’équilibre accord avec Artgeneve, qui organise la vingt ans, les visiteurs d’aujourd’hui seront financier ne sera pas atteint cette année Biennale de sculpture de Genève, Sculpture les acheteurs de demain et il est crucial de (le prix des stands est de 850 € le m pour2 Garden. Thomas Hug présentera ainsi une les sensibiliser et de leur donner le goût. les adhérents du SNA et 1 100 € pour les non dizaine d’œuvres et en retour nous Rappelons que Paris est une ville adhérents, ndlr) et la perte sera supportée comptons promouvoir les antiquaires emblématique et que l’image de la France par le SNA qui se bat pour l’intérêt du français en Suisse lors d’une prochaine continue de rayonner dans le domaine du secteur. J’espère que cette Biennale sera un édition d’Artgeneve. Si nous voulons exister luxe et de la culture. Nous voulons redonner marqueur pour que Paris retrouve, dans les au-delà de l’Hexagone, ce n’est pas avec du un événement majeur dans ce domaine-là.» prochaines années, un événement phare protectionnisme mais en établissant un repositionné avec l’aura internationale dialogue avec différents partenaires. qu’elle mérite car elle défend les valeurs Nmais parmi les neuf stands de la spécialité on compte Vever, qui renaît à l’aube de ses 200 ans – une maison célèbre pour ses bijoux art nouveau portés par les têtes couronnées ou les élégantes les plus en vue de la Belle Époque (voir Gazette n° 28, page 98). On pourra donc se délecter à la fois de pièces his- toriques et s’émerveiller des prouesses récentes, entre la galerie Alain Pautot et Elsa Jin, Bernard Bouisset et Larengregor, Hervieux & Motard et Horovitz & Totah. Défendre le marché français Tirer le fil jusqu’à l’art contemporain se justi- fie également par un processus naturel qui, comme l’explique Éric Dereumaux de la gale- rie RX, «fait que les artistes controversés des années 1960 finissent par entrer dans l’his- toire de l’art. Ainsi, Hermann Nitsch, que nous présentons en solo show est un artiste avant-gardiste devenu un classique, il a donc toute sa place dans le cadre de la Biennale, tout comme des Shiraga ou des Mathieu qui occupent une place importante sur le mar- ché». La fourchette des œuvres de Nitsch s’étend de 7 000 € pour des dessins à plus de 100 000 € pour des tableaux de 2 mètres sur 3, des prix qui ont grimpé de 30 % depuis qua- tre ans et depuis que la galerie RX le repré- sente. Pour Françoise Livinec, «les artistes de Alaska, Bas Yukon, XIX siècle. Masque de chamane, yup’ik, eskimo, h. 53 cm. e la galerie s’inscrivent dans l’histoire de l’art, COURTESY GALERIE FLAK. PHOTO DANIELLE VOIRIN renouvellent les techniques et les modes d’ex- pression, inventent un vocabulaire personnel LA GAZETTE DROUOT N° 41 DU 19 NOVEMBRE 2021 19 © COPYRIGHT AUCTIONSPRESS