LES VENTES I RÉGIONS Bijoux art nouveau au charme féminin René Lalique a été l’un des grands protagonistes du renouveau de la bijouterie à la fin du XIX siècle.e Une renaissance placée sous le signe de la femme. Par ses ondulations et sa beauté presque végétales, la femme est deve- nue l’un des motifs privilégiés des artistes de l’époque art nouveau. À cette vision esthétique s’ajoute une émancipation de la gent féminine, gagnée au tournant du XX siècle et illustrée par le succès de Sarahe Bernhardt ou Loïe Fuller. Réalisés en petit nombre, voire uniques, les bijoux adoptent par ailleurs une esthétique totalement inédite, abandon- nant les pierres précieuses au profit de matières nouvelles et redécou- vertes, tels l’émail, l’écaille de tortue ou la nacre, et la symétrie pour des motifs organiques plus libres. René Lalique fait figure de pionnier en ce domaine. Dessinateur plein de promesses, le jeune homme de 16 ans entre dans l’atelier de Louis Aucoc tout en poursuivant en parallèle des cours à l’École des arts décoratifs. Après avoir étudié pendant deux ans les techniques de joaillerie, il part en Angleterre, au collège de Syden- ham, situé dans le Crystal Palace. De retour à Paris, il travaille comme dessinateur de bijoux pour Vuilleret, puis pour Petit, avant de s’installer René Lalique (1860-1945), à son compte. Parmi ses célèbres clients figuraient alors Jacta, Aucoc, broche en or jaune et émail céladon, 4,10 x 3,20 cm. Cartier ou Renn. Il reprend en 1886 l’atelier de Jules Destapes. Au suc- Estimation : 4 000/6 000 € cès de l’Exposition universelle de 1889 succéderont des commandes de la Divine, et le scandale médiatique d’une agrafe de style Renaissance SAMEDI 20 NOVEMBRE, CHARTRES. ornée d’un nu féminin. IVOIRE - GALERIE DE CHARTRES OVV. M. FLANDRIN. PORTRAIT IMPÉRIAL RUSSE Cette peinture est la copie d’une introduit dans le pays en 1797 et 1798 œuvre peinte en 1796 par par Paul I. Quelques variantes parer Vladimir Borovikovski, l’un des rapport à l’original sont à noter, plus grands portraitistes russes notamment dans le traitement des de la fin du XVIIIeet du début manches de la robe et le fichu, mais du XIX siècle.e aussi dans la disparition du médaillon à L’original de ce portrait de la grande- l’effigie de sa grand-mère, l’impératrice duchesse Hélène Pavlovna de Russie est Catherine II. C’est cette dernière qui conservé au palais impérial de Gatchina, l’avait prénommée, en référence à non loin de Saint-Pétersbourg. Il a été Hélène de Troie. Fille du tsar Paul Ier réalisé en 1796, la jeune fille étant alors et de Sophie Dorothée de Wurtemberg, âgée de 12 ans. On la voit porter l’ordre Hélène Pavlovna épousa en 1799, à de Sainte-Catherine, fondé en 1713 Gatchina, le prince héritier Frédéric- par Pierre le Grand et qui fut tout Louis de Mecklembourg-Schwerin. d’abord destiné aux hommes avant La grande-duchesse fut l’un des quelque d’être finalement réservé aux femmes cinq cents modèles de Vladimir de la noblesse. Conformément à la Borovikovski, artiste d’origine cosaque, tradition pour les dames de première qui débuta sa carrière dans la peinture classe, elle porte à la fois la plaque sur le d’icônes avant d’être repéré par École russe de la fin du XVIIIsiècle, côté gauche et la grand-croix, Catherine II, qui le fit venir en 1788 à e atelier de Vladimir Borovikovski (1757-1825), suspendue à un cordon rouge passant Saint-Pétersbourg. Portrait de la grande-duchesse Hélène Pavlovna sur l’épaule droite ; en dessous est de Russie, portant l’ordre de Sainte-Catherine dissimulé le cordon du Grand-Prieuré MERCREDI 24 NOVEMBRE, CHINON. , toile, 72 x 58 cm. russe, émanation de l’ordre de Saint- SALLE DES VENTES DE CHINON OVV. Estimation : 8 000/12 000 € Jean de Jérusalem (ordre de Malte), M. MILLET. LA GAZETTE DROUOT N° 41 DU 19 NOVEMBRE 2021 163 © COPYRIGHT AUCTIONSPRESS