LES VENTES I ADJUGÉ RÉGIONS Néoclassique ou romantique, le paysage dans tous ses états Un panorama idyllique rappelait toute la poésie du travail de Bertin, alors que d’autres scènes peintes, plus modernes, prenaient les couleurs des fêtes de Bretagne. Profondément marqué par la peinture italienne, Jean-Victor Bertin a laissé une œuvre abondante, qui en fait l’un des maîtres du paysage historique et néo- classique. Ruines romaines et silhouettes architecturées peuplent des cam- pagnes inspirées par celles du Latium, comme dans ce Paysage italianisant animé de lavandières au bord de la rivière, toujours sur sa toile d’origine, signé et daté 181(3?). Le tableau (32,8 x 41 cm), malgré quelques petites usures, n’a pas manqué de déclencher une rixe d’enchères, close sur un coup de marteau à 17 220 €. Restaurée quant à elle, lui a succédé une composition sportive décri- vant des Courses de chevaux à Saint-Malo, devant les remparts de la cité cor- saire, sans doute internationales au vu des pavillons claquant au vent ; cette école française du milieu du XIX siècle (68 x 100 cm) met en scène jockeys,e membres de la gentry locale, juges et spectateurs… Un morceau de peinture anonyme, mais stimulant, qui ne remportait pas moins de 13 653 €. Plus proche de nous, il y avait aussi lePardon des marins à Notre-Dame de la Joie -Pen- École française du XIX siècle, Courses de chevaux à Saint-Maloe , marc’h - Finistère - Bretagne, brossé vers 1930 par Louis Garin ; pour cette huile sur toile, 68 x 100 cm. grande représentation colorée d’une cérémonie célèbre dans tout le pays Adjugé : 13 653 € bigouden (121 x 158 cm), il fallait compter 7 995 €. Une maquette de ponton d’un vaisseau de ligne à deux ponts, en os et ébène, fermait ce défilé ; petit chef- RENNES, LUNDI 8 NOVEMBRE. RENNES ENCHÈRES OVV. d’œuvre datant des environs de 1810 (l. hors-tout : 63 cm, h. maquette sur sup- M. BORDES. port : 56 cm), elle recevait 9 225 €. Regards sur le design et la peinture du XX sièclee Lors de la dispersion lyonnaise, une pièce iconique de Charlotte Perriand a pris une très confortable avance sur un bureau d’Osvaldo Borsani et une toile de Robert Combas. Pour les arts décoratifs de la période choisie, le nom d’une grande dame du design brillait en tête des excellents résultats, qui ont totalisé 475 452 € : celui de Charlotte Perriand. La pièce pré- sentée cette fois n’était autre que l’emblématique table de forme libre dite «Feuille» (voir Gazette n° 38, page 116), disputée jusqu’à 150 000 €. Achetée à Paris vers 1960, cette édition Steph Simon faite en bois de dibétou (72 x 234 x 105 cm) provient d’une famille jurassienne ; on peut la retrouver, bien sûr, dans Perriand, l’œuvre complète de Jacques Barsac, volume 3, page 84 (éd. Norma, 2017). Également édité vers 1960, par la maison Tecno, le bureau modèle «T96» conçu par Osvaldo Borsani a été adjugé 9 750 €. Caractéristique des lignes de ces années-là, ce grand élément directorial (72 x 249 x 80 cm) présente deux cais- sons mobiles en bois fixés aux pieds en métal laqué noir, et un Charlotte Perriand (1903-1999), table de forme libre dite «Feuille», remarquable plateau arqué. Avec les lots suivants un peu de poé- vers 1960, bois (dibétou), 72 x 234 x 105 cm. sie faisait son entrée, emmenée par une toile de Robert Combas Adjugé : 150 000 € de 1993, Sans titre (38 x 27,5 x 7,5 cm), décrochée pour 19 375 €. Réalisée à l’acrylique, collage de pinceaux et couvercle de bocal, LYON, SAMEDI 6 NOVEMBRE. elle s’enrichit d’un dessin composé à partir de la pointe du DE BAECQUE ET ASSOCIÉS OVV. M. VOUTAY. manche du pinceau ayant transpercé la toile. 176 LA GAZETTE DROUOT N° 41 DU 19 NOVEMBRE 2021 © COPYRIGHT AUCTIONSPRESS