LES VENTES I ILE-DE-FRANCE Le talent des Nitot père et fils, joailliers bijoutiers attitrés de la famille impériale, était largement salué (M. Dey, expert). 175 000 € étaient requis pour une boîte à dragées au chiffre de Marie-Louise, façonnée par Étienne vers 1810 et ornée de paysages émaillés. Elle aurait été offerte à l’Impératrice par Napoléon à son arrivée en France (9 x 6,5 x 2,2 cm). Le travail de François était remarqué à hauteur de 65 000 €, avec ce bracelet acrostiche offert par Napoléon à sa sœur Élisa, pour la naissance de sa fille Élisa Napoléone. Ses gemmes forment un rébus. Si l’on retient la première lettre du nom de chacune de ses pierres, intercalées avec des chiffres ajourés, on peut lire «Napoléon 3 juin 1806 à Lucques» (l. 16,5 cm, poids brut 15,91 g). FONTAINEBLEAU, MARDI 9 NOVEMBRE. OSENAT OVV. La Réunion des Musées nationaux préemptait ce drapeau des grenadiers du bataillon Napoléon à l’île d’Elbe, à hauteur de 47 500 €, pour le compte du musée de l’Armée (80 x 90 cm, M. Dey, expert). L’institution conserve déjà un drapeau des chevau-légers polonais ayant eux aussi accompagné l’Empereur sur l’île, comme l’autorisait le traité de Fontainebleau, qui fixait les conditions de son exil après sa première abdication. Ces pièces en soie brodée ont été confectionnées à Naples en 1814. Trois fois par semaine, le bataillon faisait l’exercice, et assistait à la grande revue du dimanche sur la place d’armes. Ce grand pot à eau (h. 378 cm) et son bassin (47 x 21,5 x 8,5 cm) en porcelaine, produits par Sèvres en 1807, ont été offerts à Joachim Murat par Napoléon cette même année. Il fallait aujourd’hui prévoir 65 000 € pour s’en porter acquéreur (M. Froissart C., expert). Charles Percier a donné son nom à cette aiguière, dont il a dessiné le modèle. Marie-Victoire Jaquotot a été chargée de peindre son décor de naïade à la manière d’un camée. Au centre du bassin, Avec sa couronne de lauriers retenus par un nœud de ruban, ses vases étrusques en appliques dans des le décor de Delafosse lui répond sous la forme encadrements et sa frise de laurier en ceinture, cette commode à portes (90 x 159 x 5 x 63 cm), pouvant d’un cheval marin ailé. Travaillé par Boullemier former meuble d’appui, est emblématique des ornements appréciés sous l’Empire. Fabriquée en acajou, jeune et Constant, l’or est partout, de la tête portant un marbre de Boulogne dit «Napoléon», et estampillée «Jacob D rue Meslée», elle se négociait de bélier et des hippocampes servant d’anses, à 28 700 € (Mme de La Chevardière, expert). Elle est à rapprocher d’un modèle conservé au château de aux motifs animaux et végétaux se découpant Fontainebleau, livré en 1810 par Jacob Desmalter et Cie pour la chambre à coucher du premier sur le fond «beau bleu». appartement du prince souverain. LA GAZETTE DROUOT N° 41 DU 19 NOVEMBRE 2021 139 © COPYRIGHT AUCTIONSPRESS