LES VENTES I MONDE GÉNÉALOGIE DES EMPEREURS INCAS Le Pérou colonial, et notamment Capac, Huascar Inca et Atahualpa ainsi l’école de Cuzco, ont produit que le portrait de Francisco Pizarro. des généalogies d’empereurs incas Tous sont vêtus de l’uncu, une tunique au moment où les velléités tissée réservée aux hommes, du d’indépendance montaient à la fin mascaipacha (symbole du pouvoir du XVIIIesiècle. des rois de Cuzco et de l’Empire inca) Défiant la vice-royauté du Pérou, les et du llautu, la coiffe royale élites indigènes, notamment de Cuzco, traditionnelle, avec une frange rouge. se montrent désireuses d’affirmer leurs Les dessins géométriques rappellent positions perdues. Elles cherchent à les motifs tocapu des vêtements de la renouer avec leurs origines. Dans ce noblesse inca, qui indiquent le rang contexte, les portraits des empereurs et le statut. Francisco Pizarro est, incas prennent une dimension presque quant à lui, représenté dans son armure politique. Nous sommes, ici, face à une européenne. Ces œuvres s’inscrivent représentation – dans l’ordre dans la lignée des gravures d’empereurs chronologique de leur règne, pour incas d’Alonso de la Cueva Ponce de certains légendaires – des portraits León (1684-1754). L’ensemble est à de ceux qui ont gouverné l’Empire inca rapprocher d’une série de seize portraits avant la conquête espagnole. conservés au Denver Museum ou Fait rare, c’est une série complète encore d’une série de onze tableaux comprenant les quatorze empereurs frappés pour 1 291 500 € par la maison Pérou, XVIII siècle, école de Cuzco, Généalogie dese incas : Manco Capac, Sinchi Roca, de ventes Briscadieu à Bordeaux, quatorze empereurs incas et le conquérant Francisco Lloque Yupanqui, Mayta Capac, Capac en septembre 2020. Pizarro, quinze peintures à l’huile sur toile, 84 x 63 cm Yupanqui, Inca Roca, Yahuar Huacac, chacune. Spectromètre à fluorescence X (EDXRF) datant les peinturesde la fin du XVIII siècle.e Viracocha Inca, Pachacutec, Inca JEUDI 25 NOVEMBRE, BARCELONE. Estimation : 450000/650 000 € l’ensemble Yupanqui, Tupac Yupanqui, Huayna LA SUITE SUBASTAS. De la prospérité des Pays-Bas Cette nature morte luxuriante du peintre néerlandais Jan Mortel témoigne de la prospérité des Pays-Bas vers 1700 et de l’explosion du genre, encore doté d’une portée morale et symbolique. Nommé en 1690 à la fonction très officielle d’illustrateur du jardin botanique de l’Uni- versité de Leyde, Jan Mortel est rapidement reconnu pour le réalisme et la méticulo- sité de ses natures mortes. Cette représentation est une ode au plaisir des sens mais aussi une œuvre à haut pouvoir symbolique : nous sommes face à une allégorie de l’éphémère au travers de fruits choisis à différents stades de maturité, et dont s’entre- voit pour certains le pourrissement à venir. Il en va de même quant à la présence de l’escargot ou du papillon. Le premier renvoie à la paresse et, en tant qu’hermaphro- dite, à la luxure ; le second est le symbole de l’âme humaine et de la vie après la mort. L’arrangement et l’éclairage subtil, depuis le coin supérieur gauche, arrachant les fruits de l’obscurité, rappellent que Jan Mortel avait étudié auprès du peintre Jan Porcellis Van Delden, dont les marines étaient traversées d’une lumière intense. Plus tard, ce sont les natures mortes de fruits de Jan Davidsz qui exerceront une grande influence sur le peintre, mais aussi les De Heem et Abraham Mignon, notamment dans l’usage des fonds sombres. La plupart des œuvres de Jan Mortel sont datées entre 1675 – l’an- née de son entrée dans la guilde de Leyde – et 1716 et se reconnaissent au soin apporté à la plasticité des fruits, notamment dans le travail de la transparence. Aujourd’hui, les tableaux de Jan Mortel se trouvent dans de nombreux musées internationaux, notam- Jan Mortel (1650-1719), Nature morte, épis de maïs, ment les Beaux-Arts de Budapest ou le Musée national de Stockholm. grenades, abricots, prunes et raisins, 1700, huile sur toile, 54,2 x 45,7 cm. MERCREDI 24 NOVEMBRE, MUNICH. KARL & FABER. Estimation : 40 000/60 000 € LA GAZETTE DROUOT N° 41 DU 19 NOVEMBRE 2021 235 © COPYRIGHT AUCTIONSPRESS