LE MONDE DE L’ART I PATRIMOINE Nvingtaine de projets avant de parvenir à un la nouvelle Daurade commence, sur les plans qu’il conçoit : plus vaste que l’ancien sanc- accord et des travaux arrêtés au bout de de Philippe Hardy. Bon connaisseur du nou- tuaire, elle est désormais alignée nord-est au quelques mois, lorsqu’est entrepris le colossal veau programme d’alignement des quais, l’ar- lieu de plein est, l’autel dédié à la Vierge chantier de réaménagement des quais de chitecte toulousain adopte une orientation Noire restant toutefois au même emplace- Garonne… Enfin, en 1773, la construction de différente pour l’église de style néoclassique ment que jadis. C’est en 1838, soixante-cinq ans après la pause de la première pierre, que la Daurade est enfin consacrée. Sans pour autant être achevée. Au cours de la première moitié du XIX siècle, les chapelles, le chœure et le transept s’enrichissent des décors com- mandés aux meilleurs artistes de la ville. Joseph Roques (1754-1847) signe un cycle de sept tableaux consacrés à la vie de la Vierge : débarrassés du vernis épais qui les assombris- sait depuis deux siècles, ils sont aujourd’hui resplendissants. De délicates grisailles comme un dessin à la sanguine sont réalisées : net- toyés, ces trompe-l’œil restituent désormais l’intensité des volumes d’origine. Des bois dorés, marbres, stucs et ferronneries parsè- ment autels et piliers : ces éléments encrassés depuis des décennies ont, eux aussi, retrouvé leurs nuances initiales, contribuant à sortir l’édifice de la noirceur et de la tristesse qui s’en dégageait avant la restauration. La plus belle des garde-robes Quant à l’autel de la Vierge Noire, nettoyé des épaisses couches sombres qui masquaient l’éclat de ses décors en terre cuite émaillée, il donne désormais à voir tout le spectaculaire de l’œuvre du céramiste Gaston Virebent (1837-1925). Mettant plus en valeur encore cette statue de bois sombre, vénérée depuis le Moyen Âge et autour de laquelle est né et a perduré le rayonnement de la Daurade, consa- crée basilique en 1876. « Lors des grands fléaux, comme l’inondation de 1658, qui avait emporté les quais, ou l’incendie du quartier Saint-Michel, en 1672, qui menaçait de s’éten- dre à toute la ville, les capitouls demandaient aux bénédictins d’organiser une procession de la Vierge Noire. Et, bien sûr, les eaux ces- saient de monter ou bien le vent tournait », rappelle Marie-Dominique Labails. Cette Vierge que prient aujourd’hui les femmes en mal d’enfant, fait l’objet de tous les soins. Elle possède 34 tenues, certainescréées par de grands couturiers, dont Franck Sorbier, Chris- tian Lacroix ou Jean-Charles de Castelbajac. Deux habilleuses prennentsoinde asgarde- robe, adaptant les tenuesau alndrielitur-ce r gique, entretenant et manpiulant avec pusdel précaution encore les pièces classe en 2019és parl’État au titre des monum historiues.qents Joseph Roques, L’Annonciation, 1810-1820. © JEAN-FRANÇOIS PEIRÉ, DRAC OCCITANIE 276 LA GAZETTE DROUOT N° 41 DU 19 NOVEMBRE 2021 © COPYRIGHT AUCTIONSPRESS