LES VENTES I RÉGIONS LE CLODION DU XIX SIÈCLEe Créée en 1868, l’Amazone captive comme en témoigne justement illustre la géniale faculté l’ Amazone captive. Lorsqu’il la réalise, d’adaptation de Carrier-Belleuse, Carrier-Belleuse est à l’apogée de sa capable de mêler tradition carrière. Il représente une femme néoclassique, romantisme sensuelle, au charme exotique, tout juste et orientalisme. vêtue d’un voile, comme dans les œuvres Ce marbre serait-il celui que le orientalistes, très en vogue à cette sculpteur avait créé en 1868 époque. Privée de sa liberté, elle est spécialement pour une vente aux enchaînée à un arbre, ses armes déposées enchères de ses œuvres, qu’il avait lui- au sol. Cette composition fait aussi même organisée à l’hôtel Drouot ? référence à la Psyché abandonnée Le succès rencontré par l’Amazone d’Augustin Pajou (conservée au musée captive fut tel que plusieurs versions, tant du Louvre) par sa position presque en bronze qu’en marbre, ont été réalisées assise, créant un fort contrapposto, à la suite… Maître de Rodin, artiste et s’inspire de plus des figures incontournable du second Empire, emblématiques de femmes prisonnières Albert-Ernest Carrier-Belleuse était que sont Andromède ou Angélique surnommé le «Clodion du XIX siècle».e délivrée par Roger. Ce dernier sujet C’est dire la maîtrise de celui qui maniait est tiré du Roland furieux de l’Arioste, le ciseau avec virtuosité, et a redonné vie poème chevaleresque de la Renaissance à la sculpture française classique. souvent repris par les romantiques, Albert-Ernest Carrier-Belleuse (1824-1887), Mais cet habile artiste, qui sut mener et traité notamment par Ingres. L’Amazone captive, modèle réalisé vers 1868, avec intelligence sa carrière tant marbre blanc, signé «A. CARRIER», 93 x 35 x 32 cm. financièrement qu’artistiquement, SAMEDI 27 NOVEMBRE, LYON. Estimation : 20 000/30 000 € a également prouvé qu’il savait s’adapter, DE BAECQUE ET ASSOCIÉS OVV. Sur les routes flamandes LeXVII siècle fut une période florissante poure les Pays-Bas. Aussi l’activité commerciale sur les routes du pays devait-elle se faire sujet pictural sous le pinceau des Bruegel. Jan Bruegel l’Ancien a été l’initiateur de ces compositions picturales décrivant l’activité commerciale en Flandres, à l’économie prospère depuis la fin de la guerre entre le nord et le sud des Pays-Bas, en 1609. Ses suiveurs reprendront le flambeau, parmi lesquels son propre fils, Jan II Bruegel. En témoigne ce panneau animé, où cavaliers, moines, muletiers, villageois, paysans et commerçants affluent sur les routes afin d’approvisionner toutes les villes, même les plus éloignées. Jan Bruegel aime mettre en scène la bonne santé de son pays, qui vient de donner naissance à une nouvelle bourgeoisie, sa principale clientèle. Perçu aupa- ravant comme une condamnation divine, le travail est désormais consi- déré comme une tâche valorisante et productrice de richesse. Les Brue- gel, de père en fils, ont dépeint la vie des humbles travailleurs. Jan l’An- cien tient cette dimension humaniste de son père, Pieter Bruegel, qui a été le premier à représenter le monde paysan. À cette idée de départ, le Attribué à Jan II Bruegel, dit le Jeune (1601-1678), Cavaliers, moines, fils ajoute un style très particulier, tout en subtilité et qui lui vaudra le sur- muletiers et villageois dans un chemin de sous-bois traversant nom de «Jan Bruegel de Velours», tandis que Jan II, qui revient d’un la campagne, huile sur panneau de chêne, 38 x 53 cm. séjour de trois ans en Italie en 1625 – à la mort de son père, afin de Estimation : 10 000/20 000 € reprendre la direction de l’atelier familial anversois –, proposera des œuvres caractérisées par de belles perspectives vers l’horizon et une MARDI 23 NOVEMBRE, BÉZIERS. grande attention aux détails. LES ENCHÈRES DU MIDI OVV. M. DUBOIS. 160 LA GAZETTE DROUOT N° 41 DU 19 NOVEMBRE 2021 © COPYRIGHT AUCTIONSPRESS