LES VENTES I ADJUGÉ PARIS PRÉCIEUSE DÉLICATESSE Les souvenirs du Palais rose, participant à une histoire fastueuse du Paris de la Belle Époque, faisaient mouche. On ne présente plus le comte Boniface de Castellane (1867-1932), le fameux «Boni», et son épouse, la richissime Américaine Anna Gould (1875-1961). Ensemble, ils ont offert à la Belle Époque parmi ses plus belles heures et ses riches couleurs, souvent précieuses comme il était rappelé en page 39 de la Gazette n° 39. Quatre-vingt-dix lots provenant du Palais rose, leur fastueuse demeure parisienne, étaient annoncés et parmi eux, de la joaillerie, des accessoires de mode et des objets de vitrine, reçus avec les honneurs dus à leur statut. L’un des résultats les plus élevés, 51 280 €, revenait à ce devant de corsage en argent dessinant des feuilles de lierre en chute, chacune pavée de diamants de tailles ancienne et en rose. Il s’agit d’une création articulée, caractéristique du goût de la seconde moitié du XIX siècle pour les bijoux bougeant avec la lignee du corps. La montre-bijou pendentif du XVII en argent doré sertie de grenats, rubis et diamants (voir l’article ci-dessus mentionné) accrochait 50 800 €, participant à sa manière aux bonnes relations franco-américaines en compagnie d’une broche drapeau (4 x 4 cm) attribuée à Cartier, ornée de saphirs, rubis et diamants calibrés pour former la bannière étoilée et qui obtenait 25 400 €. Deux miniatures sur émail du spécialiste genevois Jean V. Mussard (1681-1754), l’une fixant le Portrait de Pierre I le Grand (4,8 x 3,8 cm) et datée 1714,er l’autre un Portrait de jeune homme à l’écharpe bleue (4,5 x 3,5 cm), enregistraient une vraie surprise à 51 450 €. Les collections de la reine d’Angleterre possèdent une miniature du même artiste offrant une image très semblable du tsar de toutes les Russies, portant là aussi une armure dorée et le ruban de Saint-André, datée de la même année 1714 – ceci expliquant peut-être cela… Place maintenant aux grands soirs ! Pour les parures en or et en argent réalisées sous la Restauration – elles portent les poinçons correspondant aux années 1819-1838 –, les amateurs avaient le choix entre l’une illuminée de citrines (13 335 €) et la noblesse d’une autre parée d’améthystes (13 462 €). Toutes deux comprenaient un peigne, une paire de pendants d’oreilles, une broche, deux bracelets en résille et un collier, et étaient présentées dans leurs écrins à la forme. Le choix était tout aussi cornélien pour les pochettes du soir. Plutôt Cartier ou Van Cleef & Arpels ? Il fallait se décider. De la première maison et des années 1925, une pochette en ottoman de soie, au fermoir orné d’une composition florale dite «tutti-frutti» en rubis, saphirs et émeraudes, recevait 45 720 €, alors que le sac du soir en semences de perles de la seconde, à la monture et au centre en platine sertis de diamants, s’apprêtait à 50 800 €. MARDI 9 NOVEMBRE, SALLE 4 – HÔTEL DROUOT. AUCTION ART RÉMY LE FUR & ASSOCIÉS OVV. MMES DE CENIVAL, DANIEL, SOUPAULT, M. PERONNET. Travail français de la seconde moitié du XIX siècle. Devant de corsagee en argent articulé de cinq feuilles de lierre en chute, chacune pavée de diamants de tailles ancienne et en rose, h. 19 cm, poids brut 45,6 g. Adjugé : 51 280 € 130 LA GAZETTE DROUOT N° 41 DU 19 NOVEMBRE 2021 © COPYRIGHT AUCTIONSPRESS