UNE MASTER CLASS D’ANDRÉ JUILLARD « Des dessins, encore des dessins, toujours des dessins. C’est aussi nécessaire, j’allais dire vital, que de respirer, mais il ne faut rien exagérer. » Ces lignes, André Juillard les a manuscrites au bas d’une de ses extraordinaires pages d’études : des bretteurs, des cavaliers montés, un profil d’Ariane de Troïl… Elles le résument, humour discret compris. Car il peut se lever avec un carnet, y ébaucher quelques esquisses magnifiques, et s’attarder le soir sur un autre carnet où il reprendra un portrait vieux de dix ans, sans doute parfait mais qui ne le satisfaisait pas tout à fait. Entre- temps, bien sûr, il aura travaillé. À une sérigraphie. À une bande dessinée. Il aura lettré les bulles. Crayonné le hors-champ des cases. Plus tard, son écriture vivante laissera place à une police numérique, son plan large somptueux s’effacera d’un coup de gomme. Que lui importe ! Toute l’âme de son talent imprégnera la page d’album. Des dessins, encore des dessins, toujours des dessins… C’est le mécanisme du travail exemplaire d’André Juillard que cet entretien a voulu mettre en lumière. François Landon Journaliste