56 MATTHIEU BONHOMME LE MARQUIS D’ANAON La Providence (T.3), Dargaud 2004 Planche originale n° 42. Signée. Encre de Chine sur papier 34,5 × 51cm (13,58 × 20,08 in.) 2 000 - 3 000 € Eau noire, vaisseau en perdition, naufrage imminent, le Marquis s’extrait de la cale inondée comme s’il sortait du royaume des ombres. Devant ses yeux un spectacle effrayant, digne d’une nouvelle d’Edgard Poe, des marins plus morts que vivants, comme possédés par le démon. Horreur, tension et minutie du trait dans un haletant huis-clos marin, une sombre histoire de virus qui résonne avec l’actualité. À noter la symétrie parfaite de la composition puisque la première et la dernière case se font écho. « Le bateau est un lieu de contrastes. Dehors il y a l’horizon, la mer, l’infini ; dedans, c’est confiné, exigu, chargé d’odeurs, bref facilement oppressant, particulièrement ici où le naufrage est proche. J’ai travaillé sur cette impression en multipliant les gros plans, les cadrages penchés et les cases étroites. Comme le héros le lecteur doit se sentir bloqué, piégé. » M.B. 68