48 MATTHIEU BONHOMME CHARLOTTE IMPÉRATRICE La Princesse et l’Archiduc (T.1), Dargaud 2018 Couverture originale. Signée. Encre de Chine, encres acryliques et gouache sur papier 57 × 46,5 cm (22,44 × 18,31 in.) 8 000 - 10 000 € Recadré pour les besoins de l’album, le dessin de couverture du premier tome de Charlotte Impératrice est en réalité beaucoup plus étoffé. Il témoigne de la magnificence de la princesse à travers sa coiffure élaborée et l’impressionnant drapé de sa robe, mais traduit aussi sa part d’ombre avec la prédominance du bleu sombre et d’un fond noir. Le papillon sur l’épaule évoque discrètement l’irresponsabilité et la folie de son époux, le Grand-Duc Maximilien d’Autriche. « Initialement, cela devait être simplement une aquarelle, mais l’encre et les couleurs m’ont joué quelques tours, m’éloignant des teintes que je voulais absolument. Du coup, j’ai eu recours à la gouache qui a apporté son beau côté mat au dessin, mais il a fallu ensuite tout ré-encrer… Bref une vraie technique mixte pour un résultat dont je suis plutôt content au final. » M.B. J’ai découvert le travail de Matthieu avec L’Âge de raison, son travail m’a immédiatement interpellé et ne s’est pas démenti. Il y a, chez certains auteurs une capacité, pas si fréquente, à projeter leur personnalité. Comme un canal ouvert entre leur perception du monde et leur feuille de papier. J’admire cette évidence qui rend le dessin si nécessaire. On ne peut plus parler de fabrication, de métier, mais bien de langue. Un langage unique qui rend le message unique, comme une voix inimitable. Matthieu fait souvent du genre, moi aussi. Il est fort probable que nous aimions les mêmes choses, parfois sans doute pour les mêmes raisons et pourtant, nos façons de représenter le monde sont différentes. Chaque fois je suis charmé et admiratif de ses solutions. Enfin, Matthieu est un auteur que je lis. Car il raconte bien et parce que j’aime découvrir le monde à nouveau à travers ses livres. Mathieu Lauffray 52