50 MATTHIEU BONHOMME CHARLOTTE IMPÉRATRICE La Princesse et l’Archiduc (T.1), Dargaud 2018 Double planche originale n° 18 et n° 19. Signée. Encre de Chine sur papier 69,9 × 46,9cm (27,52 × 18,46 in.) 7 000 - 9 000 € Une double-page pour un mariage royal, celui de Charlotte de Belgique avec l’Archiduc Maximilien d’Autriche. Strass, paillettes, bains de foule, pompe et carrosse : tout semble aller pour le mieux pour la jolie princesse, n’étaient les deux dernières cases. Derrière la grande histoire sur papier glacé, la petite histoire d’un couple dysfonctionnel est en marche. « Médaillons, plans larges, sourires à tous les étages : je me suis amusé à faire l’album du mariage façon Voici ou Gala, mais le temps de rêver est bien court et Fabien et moi n’avons pas pu nous empêcher de glisser quelques ombres dans ce tableau idyllique.» M.B. Tous les excès du XIX siècle sont là. Pourtante cette surcharge, indispensable à la scène, reste purement subordonnée à la retenue de Matthieu. La pureté du trait, les stylisations impeccables rejoignent cette simplification très “ligne claire” si difficile à atteindre. Et malgré l’abondance de détails, leur hiérarchisation rigoureuse ne laisse rien perdre du drame qui se noue derrière les pétales, témoins de cet échange de regards en fin de page. Une réalité parfois cruelle, qui transparaît toujours derrière l’élégance du dessin et le charme du trait pour créer l’univers unique de ce maître moderne. Alex Alice Illustration p. 56-57 ← 51 MATTHIEU BONHOMME CHARLOTTE IMPÉRATRICE La Princesse et l’Archiduc (T.1), Dargaud 2018 Planche originale n° 13. Signée. Encre de Chine sur papier 35 × 46,9 cm (13,78 × 18,46 in.) 3 000 - 4 000 € Dans les serres tropicales du Château de Laeken en Belgique, Maximilien entreprend de séduire Charlotte, en lui faisant notamment partager sa passion secrète pour les papillons. Mission accomplie sur cette planche qui clôt une grande parade nuptiale. Comme le lépidoptère de la dernière case, la toute jeune princesse tombe sous le charme de l’héritier des Habsbourg. « J’ai beaucoup soigné le personnage de Charlotte. Il faut que le lecteur s’attache à elle pour que le récit fonctionne. J’ai essayé de la montrer toute jeune femme et dans l’éclosion de sa féminité, avec ses fragilités, mais aussi sa volonté d’être à la hauteur. Je me suis particulièrement régalé avec ses tenues ultra sophistiquées et, d’une scène à l’autre, toujours différentes.» M.B. Illustration p. 59 → 58