107 JEAN-MARC ROCHETTE Le Transperceneige, Casterman 1984 Planche originale n° 104, prépubliée dans (À Suivre) n° 66 de juillet 1983. Encre de Chine sur papier 34,3 × 45,5cm (13,5 × 17,91 in.) 5 000 - 7 000 € Le genre de la science-fiction post-apocalyptique a longtemps tourné autour du thème nucléaire : Simon du Fleuvede Claude Auclair (1976), Shelter de Chantal Montellier (1978),Jeremiahd’Hermann (1979)… L’originalité du Transperceneige de Jacques Lob et Jean-Marc Rochette, créé en 1982 pour (À Suivre , est d’imaginer pour la première fois) une catastrophe climatique qui pousse les survivants à lancer un train dans un mouvement constant, pour échapper au froid mortel de l’extérieur. Le trait minéral de Jean-Marc Rochette rend si parfaitement cette ambiance claustrophobe que le cinéaste coréen Bong Joon-ho en sortit un long métrage en 2013 et les nord-américains Josh Friedman et Græme Manson une série sur Netflix en 2020 sous le nom Snowpiercer, qui ont donné à ce thème une portée mondiale. Une des pages emblématiques du Transperceneige de 1982 qui se situe dans le dernier épisode paru dans la revue (À suivre). La vue du train de cette planche est sûrement celle qui a été la plus reprise, représentation parfaite de la machine infernale. Ici, Proloff fait face à Forester, comme en miroir, l’un va mourir, l’autre va prendre sa place, et bientôt sombrer dans la folie. Le Transperceneige les écrase de toute sa puissance et fonce éternellement dans la neige et dans la nuit. Une des pages les plus puissantes de cette série qui a marqué plusieurs générations de lecteurs à travers le monde. Un train qui jamais ne s’arrête... Jean-Marc Rochette 104