14 ANDRÉ JUILLARD LES 7 VIES DE L’ÉPERVIER Le Maître des oiseaux (T.5), Glénat 1989 Planche originale n° 37. Signée. Encre de Chine sur papier 32,5 × 43cm (12,8 × 16,93 in.) 5 000 - 7 000 € La série des Sept vies de l’Épervier forme une apothéose du travail d’André Juillard. Voici deux planches qui éclairent cette perfection. La première : l’Épervier – alias Gabriel de Troïl, manchot depuis un combat sans merci – affronte seul la garde royale. Rythmée par les exclamations du jeune Louis XIII, séquencée par des cases très horizontales, l’action où dominent les close-ups bénéficie d’un découpage exemplaire. La page s’achève sur un faux répit : échappant aux gardes, l’Épervier va bondir dans les fossés du château de Vincennes où l’attend un autre danger. Action, architecture, souci historique : un concentré de l’art d’André Juillard. Illustration p. 52 → 15 ANDRÉ JUILLARD LES 7 VIES DE L’ÉPERVIER La Part du diable (T.6), Glénat 1990 Planche originale n° 27. Signée. Encre de Chine sur papier 32,5 × 43cm (12,8 × 16,93 in.) 5 000 - 7 000 € La deuxième planche nous transporte près du château de Troïl. Ariane donne le change à ses poursuivants, à la solde du terrible Bruantfou – elle tombera plus tard sur les fils de celui-ci, deux bien mauvais voyous. Ici, ce qui règne en maître, c’est le muscle animal. L’artiste a longtemps débuté sa journée de travail par un croquis de cheval. Aussi, il prend pour pivot cette case centrale réduite à l’essentiel – bottes et étriers pour la cavalière, jeu des jambes pour sa monture – avant l’explosion d’une séquence en trois temps, digne des rives du Rio Grande. À propos de cette planche, André Juillard dit avoir voulu échapper aux contraintes du découpage. Pari tenu ! Illustration p. 53 → 51