93 MICHEL PLESSIX LE VENT DANS LES SAULES Illustration originale pour l’affiche du festival BD Petites Bulles en fêtes dans l’Oise en 2017. Signée. Aquarelle et rehaut de pastel sur papier 51,2 × 37,8cm (20,16 × 14,88 in.) 6 000 - 8 000 € Cette image, c’est Michel Plessix. Tout y est. Puis un album de Mickey, comme un clin d’œil à ses amis Il y a le thème. Michel était un hédoniste. Il aimait les qui s’attelaient alors à adapter ce personnage : Cosey plaisirs de la table. Mais ceux d’une cuisine traditionnelle, ou Loisel. Michel aimait beaucoup les private jokes. Il y a ancrée dans les souvenirs d’enfance, celle des films de ce dessin profondément habité, autant dans la justesse Sautet, Le Festin de Babette ou de Que la fête commence. des expressions des personnages que dans l’attention Il n’hésitait pas, au restaurant ou chez des amis, à faire portée à chaque détail : les confitures sur l’armoire, des remarques sur la cuisson, l’accompagnement ou les pommes de terre sous l’établi, le saucisson généreux… les condiments à ceux qui nous accueillaient. Il en était on va passer à table, chacun se pourlèche les babines. de même sur les vins choisis, la température à laquelle Michel ne lâche rien. Il est présent partout. Il y a enfin ils étaient servis. Toujours avec bienveillance bien sûr… cette technique, l’aquarelle, rehaussée de craie sèche. d’aucun dirait qu’il était parfois un peu… chiant. Il y a Michel est venu tard à la couleur. Il faudra attendreLe Vent le lieu. Un terrier. Celui de Blaireau sans doute. La cuisine, dans les Saules. Fort des conseils de Loïc Jouannigot et les livres, des fauteuils moelleux, un feu qui crépite, de son amour pour le peintre scandinave Carl Larsson, un thé aromatisé, quelques gâteaux crémeux ou secs… il va élaborer une technique complexe et subtile qui, ajoutée C’était, je pense, l’idée que se faisait Michel d’une vie à un dessin déjà fourmillant de détails, nous fait perdre heureuse et apaisée, passé la soixantaine. J’imagine parfois le fil du récit. Il entraîne dans une nostalgie douce que les livres évoquent tantôt les contes persans, et ouatée ceux qui s’y laissent prendre. l’érotisme japonais du XIX siècle, le chamanisme, l’art dee la correspondance, la peinture des Ambulants russes… Emmanuel Lepage 82