58 GRZEGORZ ROSINSKI LE GRAND POUVOIR DU CHNINKEL Casterman 1988 Planche originale n° 123, prépubliée dans (À Suivre) n° 114 en juillet 1987. Encre de Chine et gouache blanche sur papier 36,6 × 51,1cm (14,41 × 20,12 in.) 18 000 - 20 000 € Qu’est-ce qui fait de Rosinski un artiste à part ? Contrairement à bon nombre de dessinateurs européens, son style n’est pas influencé par les courants esthétiques qui traversent le monde de la bande dessinée en Europe de l’Ouest. Il n’est pas dans la Ligne claire d’Hergé, pas davantage sous l’influence des comics de super-héros, ni du réalisme italien de l’école Bonelli. Son dessin est original, issu de la tradition académique de l’Europe de l’Est, avec une influence cependant : celle du dessinateur américain Harold Foster, ce qui est bien utile quand on doit dessiner une histoire d’heroic fantasy d’inspiration biblique comme Le Grand Pouvoir du Chninkel. Cette scène, inspirée du supplice du Christ sur le Golgotha, est un moment-clé du seul roman graphique réalisé par Jean Van Hamme pour le mensuel (À Suivre), tout en expressivité et en force narrative. Voici l’une des planches clés de ce qui fut le roman graphique le plus vendu de la collection d’(À suivre). La page où le “Choisi christifié” se retrouve face aux trois Immortels et découvre enfin la réalité de son “Grand pouvoir”. À mes yeux, sa valeur est inestimable. Jean Van Hamme 8