s PARCOURS DE FEMME Depuis, les aménagements de bureaux et de réaliser leur rêve, raconte-elle. Les clients ont cliniques se succèdent, et Caroline Laberge a des rêves ; ceux qui rêvent d’une clinique den- dû déléguer à ses employés la partie tech- taire, par exemple, la voient dans leur tête et nique pour se concentrer sur les relations avec au fil du chantier, ils la voient devenir réalité. » ses partenaires d’affaires. Avec eux comme avec ses employés, elle aime avoir du plaisir à LA CONSTRUCTION, CHACUN ET travailler. Les clients comme les sous-traitants CHACUNE PEUT Y TROUVER SA PLACE lui font confiance. « Quand on a confiance en « Il faut arrêter de dire que la construction est soi, qu’on est structurée, qu’on apporte les un domaine d’hommes, poursuit-elle. Il y a de réponses aux questions ou aux inquiétudes, la place pour tout le monde, à condition de ça rassure tout le monde », estime-t-elle. En faire sa place et de ne pas attendre que les dix ans, elle n’a eu de mauvaises expériences autres la fasse pour nous. » Elle ne cache pas qu’avec deux fournisseurs, qu’elle a rayés de que le métier est difficile et qu’il faut être pas- sa liste. sionné. « Je souhaite à toutes les filles de trou- ver une voie qui les passionne et je leur Celle qui se passionnait pour la technologie conseille de ne pas se gêner de cogner aux sous-jacente du bâtiment trouve maintenant portes pour questionner les femmes dans le son bonheur à rendre des clients heureux. milieu », conclut-elle en faisant allusion aux « Ce qui me plaît, c’est d’aider des clients à Elles de la construction. t Les Elles de la construction Non, le milieu de la construction n’est pas exclusivement masculin. Les femmes sont bel et bien là, même si on en parle peu. C’est pour leur permettre de se connaître que les Elles de la construction ont été fondées en 2010, d’abord comme entreprise, puis comme organisme à but non lucratif. La mission est d’offrir un soutien aux femmes, quel que soit leur poste au sein du secteur de la construction. Les femmes qui travaillent sur les chantiers sont malheureusement encore sous-représentées, constate Caroline Laberge. Réseautage La fondatrice, Isabelle Perron, voulait que les femmes de la construction se rencontrent parce qu’elles sont souvent isolées dans leur milieu de travail et qu’elles ont donc peu de collègues féminines avec qui discuter », relate Caroline Laberge. Elle-même a été vice-présidente du CA pendant deux ans avant de laisser sa place pour répondre aux besoins croissants de Berloy Construction. Les Elles organisent à Montréal et à Québec des conférences, des activités de réseautage et des visites d’entreprises tenues par des femmes ; les hommes sont invités. « C’est une association de femmes, mais ça n’a jamais été fermé aux hommes. Beaucoup d’hommes pensent qu’ils n’ont rien à faire là, mais ils ont des choses à apporter. Des hommes y viennent, on les appelle les Amis des Elles », précise Caroline Laberge. Tous les deux ans, les Elles organisent la soirée Elles reconnaissent, un gala où sont présentées les lauréates des prix Elles reconnaissent. Caroline Laberge fait partie des lauréates 2018 : elle a reçu le prix Coup de cœur du jury. « C’est comme une petite claque dans le dos qui te dit ‘’ Bravo, continue ! ’’ », se réjouit Caroline Laberge. 46 • MARS-AVRIL 2019 •