s DOSSIER FEMMES EN GÉNIE DES AMBASSADRICES Femme 4.0 cherche aussi à mobiliser les la recherche de solutions en équipe et ne femmes qui travaillent dans le secteur. Le but, concernait pas que l’univers des machines. les transformer en ambassadrices pour démy- thifier l’image d’un secteur économique consi- déré encore souvent comme un royaume masculin, et soutenir les employées qui arrivent. FRÉDÉRIQUE BOULIANNE, ING. JR Tout juste entrée chez APN, entreprise d’usi- nage en plein essor installée à Québec, la jeune diplômée en génie mécanique Frédé- rique Boulianne a pu constater qu’être la seule fille dans une équipe d’hommes présentait aussi ses avantages. « Ils se montrent souvent Charlotte Fontaine, ing. très protecteurs lorsqu’il s’agit de tirer un lourd charriot, mentionne l’ingénieure junior en CHARLOTTE FONTAINE, ING. maintenance. Mes collègues me disent sou- « J’ai l’impression que les filles évitent souvent vent : “On n’a pas beaucoup de filles avec nous, le génie mécanique par manque de connais- il faut en prendre soin !” » Responsable de sance des professions très variées liées à ce l’analyse des vibrations sur les machines dans domaine, constate Charlotte Fontaine, ingé- l’usine, la jeune femme se sent comme un nieure en physique. Elles ont l’impression poisson dans l’eau dans le secteur de produc- qu’avec ce diplôme, elles vont fabriquer soit tion, elle qui a choisi le génie mécanique pour des voitures, soit des avions. » Selon l’ancienne ne pas rester confinée à un bureau. directrice du développement des affaires chez Gentec, qui vend des détecteurs de mesure AUDREY BEAULIEU, ING. JR des lasers notamment à la NASA, il faut abso- De son côté, Audrey Beaulieu, ing. jr, a été lument mettre en valeur la variété de métiers agréablement surprise de l’ambiance de travail liés au génie. Une composante trop souvent lors de son expérience d’un an chez un fabri- ignorée des jeunes qui n’ont pas accès dans cant de ressorts de la région de Bellechasse, leur famille ou leur réseau social à un ingénieur non loin de Québec. « On me prenait au capable d’expliquer sa profession. Mentore sérieux même si je sortais tout juste de l’uni- auprès de jeunes filles inscrites en sciences de versité et que j’étais la première fille à travaillerla nature au cégep, l’actuelle conseillère indus- dans cette usine », raconte cette agente de trielle au CRIQ leur parlait souvent par exemple recherche et de développement au CRIQ. Très de la fabrication de cœurs artificiels. Ce métier impliquée dans l’équipe, elle a participé à la allie connaissances en mécanique et le désir mise en place d’un logiciel de gestion prenant de sauver des vies qui motive souvent les filles en charge les opérations d’achat, de fabrica- bonnes en maths à s’orienter vers la médecine tion et de vente. L’occasion de constater ou la biologie. qu’une grande partie de son travail relevait de 40 • MARS-AVRIL 2019 •